Des juges antiterroristes du tribunal judiciaire de Paris ont annoncé clore leurs investigations sur l'assassinat d'un policier et de sa compagne à Magnanville (Yvelines) le 13 juin 2016, a appris l'AFP mercredi de sources proches du dossier. Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, commandant adjoint du commissariat des Mureaux (Yvelines), et sa compagne Jessica Schneider, 36 ans, agent administratif dans un commissariat voisin, avaient été assassinés à leur domicile, en présence de leur fils âgé alors de 3 ans. L'assaillant, Larossi Abballa, avait revendiqué l'attaque au nom du groupe État islamique (EI) en direct sur les réseaux sociaux, avant d'être abattu par le Raid.
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Trois mises en examen
Trois personnes de son entourage sont mises en examen dans cette affaire. Mohamed Lamine Aberouz, 28 ans, a été mis en examen le 11 décembre 2017 pour "complicité d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste" et placé en détention provisoire. Les enquêteurs le soupçonnent d'avoir été présent au domicile du couple : son ADN a été retrouvé sur le repose-poignet de l'ordinateur utilisé pour la revendication. Ami d'Abballa, Mohamed Aberouz clame son innocence, assurant avoir quitté son logement ce soir-là uniquement pour aller à la mosquée.
"L'instruction, qui a duré plusieurs années, n'a absolument pas permis d'établir une quelconque complicité, directe ou indirecte, de M. Aberouz", a réagi auprès de l'AFP son avocat, Me Vincent Brengarth. "Son renvoi devant une juridiction serait infondé, sauf à y voir une volonté de tenir un procès coûte que coûte", a-t-il ajouté.
Charaf Din Aberouz, 35 ans, frère ainé de Mohamed, et Saad Rajraji, 32 ans, condamnés en 2013 aux côtés d'Abballa dans une filière afghano-pakistanaise de recrutement au jihad, sont soupçonnés d'avoir pu apporter un soutien logistique à l'assaillant. L'enquête n'ayant pas établi une complicité directe avec l'attaque, ils sont désormais sous contrôle judiciaire. Les assassinats du commandant Salvaing et de sa compagne avaient provoqué un vif émoi en France et la sidération au sein des forces de l'ordre : pour la première fois, deux des leurs avaient été visés par une attaque terroriste à leur domicile.