L'association "La parole libérée" reproche au cardinal Barbarin de n'avoir rien fait. Ce groupement de victimes du père Bernard Preynat met en cause la hiérarchie ecclésiastique qui n'a pas alerté la justice. L'Eglise doit désormais reconnaître ces victimes considère mardi sur Europe 1 Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef adjointe du journal La Croix et auteure de François, un pape pour tous.
- A quand remontent les faits et que s'est-il passé ?
Ça s'est passé entre les années 72 et 91. A l'époque, le père Bernard Preynat était à la fois aumônier et responsable d’un groupe de scouts totalement indépendant et il a agressé sexuellement un certain nombre de garçons. Il y a plus de 50 victimes déclarées. Le prêtre a été pendant vingt ans seul maître à bord d’une troupe de scouts de 400 enfants.
- L'Eglise était-elle au courant ?
En 1991, il y a des parents qui ont porté plainte auprès de l’évêché. C’est là qu’il y a eu la première faute très lourde du cardinal de l’époque, le cardinal Decourtray. Il a su pour un ou deux cas, semble-t-il. Il a garanti aux parents que le prêtre allait bouger et qu’il ne serait plus en contact avec les enfants. Il y a une lettre qui prouve ça. Il a suspendu le prêtre pendant six mois et il l’a remis ailleurs, toujours au contact d’enfants. Mais il semble que ce prêtre n’ait jamais recommencé.
- Quel rôle a eu le cardinal Barbarin ?
Son rôle c’est simplement qu’il a sans doute su dans les années 2006 2007 qu’il y avait quelque chose autour de ce prêtre. Lui il a estimé en conscience que ce prêtre ne présentait plus de danger et c’est ce qu’on lui reproche aujourd’hui. Je pense qu’il a sans doute estimé que le cas avait été réglé par ses prédécesseurs. Il n'avait sans doute pas la conscience de l’ampleur de ces crimes.
- Quelle réaction doit avoir l'Eglise ?
Vu l’ampleur de ce scandale, l’Eglise doit recevoir ces victime, l’Eglise doit les écouter. J’espère que la conférence des Évêques de France aura un mot pour les victimes. Même si les faits sont prescrits, il s’agit de faits absolument épouvantables pour lesquels la hiérarchie de l’époque porte une responsabilité, ne serait-ce que parce que le cardinal Decourtray avait dit que ce prêtre ne devait plus jamais être en contact avec des enfants. Il y a une grosse faute de l’Eglise.
>> Retrouvez l'intégralité de son interview ci-dessous :
Scandale de pédophilie dans le diocèse de Lyon...par Europe1fr