Prise illégale d'intérêts : l'ex-conseiller de Nicolas Sarkozy François Pérol relaxé

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L.B avec AFP , modifié à
François Pérol, président du directoire de BPCE et ex-conseiller de Nicolas Sarkozy a été relaxé jeudi à son procès pour prise illégale d'intérêts présumée. Le parquet a fait appel de cette décision.

"Non coupable". L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy François Pérol, président du groupe bancaire Banque populaire Caisses d'épargne (BPCE), a été relaxé jeudi par le tribunal correctionnel de Paris devant lequel il comparaissait pour "prise illégale d'intérêt". "Le tribunal vous déclare non coupable", a annoncé le président du tribunal, une décision accueillie par les larmes de François Pérol présent à l'audience. Dans la foulée, le parquet a néanmoins fait appel.

Ce qui lui était reproché. Il est reproché à l'ancien secrétaire général adjoint de la présidence de la République d'avoir accepté en février 2009 de prendre la tête du groupe issu du mariage entre la Banque populaire et la Caisse d'épargne (BPCE), alors qu'il avait suivi cette fusion à l'Élysée "en donnant des avis ou en proposant des décisions aux autorités compétentes".

Un parcours à cheval entre politique et finance. Avant de diriger le groupe issu du rapprochement de Caisse d'Epargne et de Banque Populaire, M. Pérol, 51 ans, a fait plusieurs allers-retours entre le monde politique et le secteur de la finance. Secrétaire général adjoint de l'Elysée sous Nicolas Sarkozy à partir de 2007, il est le principal conseiller économique de l'ancien président de la République, pilotant par exemple la fusion entre GDF et Suez. Il avait déjà eu l'occasion de côtoyer M. Sarkozy à Bercy en 2004 et 2005. Il rejoint en 2005 la banque Rothschild and Cie comme associé gérant. Il conseille notamment Banque Populaire lors de la création de Natixis, filiale commune avec Caisse d'Epargne. Le curriculum vitae de François Pérol semblait le prédestiner à tel parcours: HEC, Sciences-Po Paris, ENA (major de sa promotion) et inspection des Finances.

Ce qui avait été requis. Outre l'"interdiction définitive d'exercer toute fonction publique", une peine de deux ans de prison avec sursis et 30.000 euros d'amende avait été requise contre lui en juin, le maximum encouru étant de deux ans ferme et 30.000 euros d'amende.

Un enjeu pas seulement judiciaire. L'autre enjeu pour François Pérol concernait son maintien à la tête de la deuxième banque de détail de France, où il a été reconduit jusqu'en mai 2017. Il a par ailleurs été également reconduit fin mai pour quatre ans à la présidence du conseil d'administration de Natixis, filiale du groupe BPCE.