Il a cru "mourir": le policier agressé le 18 mai 2016 à Paris, dont le face-à-face avec un manifestant a fait le tour d'internet, a témoigné mercredi au tribunal, tandis que son agresseur présumé a reconnu sans difficulté les faits. "J'ai cru mourir aussi", dit Kevin Philippy, géant serré dans un costume de ville noir. Sa collègue Allison Barthelemy, absente à l'audience, avait dit la même chose aux enquêteurs. À sa gauche, les prévenus: six comparaissent libres sous contrôle judiciaire, deux sont détenus. Un neuvième est absent.
Interrompu prématurément mardi à la demande des avocats, le procès a repris dans une salle un peu plus grande. Les nombreux amis et sympathisants qui criaient la veille leur colère de ne pouvoir entrer restent à nouveau aux portes de la salle d'audience, mais cette fois dans un calme relatif.
Les amis des prévenus les cachent des objectifs de caméras et photos, à leur arrivée au tribunal. Source : AFP
Surnommé depuis "Policier Kung-Fu". Méthodique, le président résume l'enquête et diffuse diverses vidéos de l'agression le 18 mai 2016 d'une voiture de police quai de Valmy par des militants antifascistes. Sous tous les angles, on voit le véhicule en flammes, la policière éloignée par un manifestant, et son coéquipier qui pare à mains nues des coups de barre de fer avant de s'éloigner. "J'étais un peu dans le gaz, si je courais et que je tombais, les individus seraient revenus (...) finir le travail" assure celui qui a depuis été surnommé "policier kung fu", promu et décoré.
L'agresseur, un "non violent" entraîné dans "un phénomène de groupe". Nicolas Fensch, 40 ans, sage pull marine sur un pantalon de toile crème, confirme être cet agresseur masqué qui assène les coups de barre de fer: "Je me suis mis bêtement en colère". En manifestant à plusieurs reprises au printemps 2016, il a constaté une "force excessive de la police". "Cette voiture de police n'y était pour rien. On ne peut pas se faire justice soi-même", dit encore Nicolas Fensch. Il se décrit comme un "non-violent" entraîné dans un "phénomène de groupe".
Kara Brault, née Nicolas, est jugée pour avoir jeté un plot dans le pare-brise, ce qu'elle a reconnu et regretté devant les enquêteurs. Mais mercredi, cette Américaine transgenre de 28 ans, détenue depuis quinze mois, n'a "rien à dire" au tribunal. Le procès dure jusqu'à vendredi.