L'affaire des mutilations dentaires de Marseille sera rejugée, les anciens dentistes Lionel Guedj et son père ayant fait appel de leur condamnation à des peines de prison ferme, a-t-on appris mercredi de source judiciaire. La cour d'appel dispose de quatre mois pour juger ce dossier mais peut prolonger deux fois ce délai, a précisé à l'AFP le parquet général d'Aix-en-Provence.
Reconnu coupable de violences volontaires sur 320 patients
Reconnu coupable de violences volontaires ayant entraîné des mutilations sur quelque 320 patients, d'escroquerie au préjudice de la Sécurité Sociale et de complicité de faux et d'usage de faux, Lionel Guedj avait été condamné à huit ans de prison le 8 septembre. Son père Carnot s'était lui vu infliger cinq ans d'emprisonnement.
Le parquet, qui avait réclamé dix ans de prison contre Lionel Guedj, la peine maximale, et cinq ans de prison dont un an avec sursis probatoire contre son père, a déposé un appel incident (appel formé en réaction à un appel) portant sur l'ensemble du dossier.
Lionel Guedj, 42 ans, n'avait lui pas fait appel des dispositions qui lui étaient favorables, notamment la non-confiscation par le tribunal du domicile familial, une villa près d'Aix-en-Provence passée au nom de son épouse durant l'instruction, mais l'appel du parquet remettra cette question dans le débat.
Le dentiste a en revanche fait appel de la peine de prison et sur le volet indemnisation des victimes. "Des parties civiles ayant commencé de leur côté à faire appel nous avons fait le choix d'un appel sur les dispositions civiles du jugement", a précisé à l'AFP Me Frédéric Monneret, avocat de Lionel Guedj.
Les deux anciens dentistes à l'isolement
Les deux anciens dentistes sont à l'isolement depuis leur placement sous mandat de dépôt le 8 septembre.
Dans son jugement de 857 pages, le tribunal correctionnel avait pointé un système ayant consisté à dévitaliser 3.900 dents saines dans la bouche de plus de trois cents patients pour y placer, dans de mauvaises conditions sanitaires, de larges bridges dans un seul but mercantile.