La première comparution de Nordahl Lelandais devant la cour d'assises de Savoie est prévu dès 10 heures ce lundi matin. L'ancien maître-chien de 38 ans, tristement connu pour son implication dans l'affaire Maëlys, comparait pour le meurtre du caporal Arthur Noyer. Le meurtrier présumé de la petite fille, qui n’a pas encore été jugé dans ce dossier, devra d’abord répondre du meurtre d’un jeune militaire de 23 ans. Arthur Noyer avait disparu à Chambéry, 5 mois avant Maëlys, dans la nuit du 11 au 12 avril 2017. Dès cet après-midi, la cour s’intéressera à la personnalité clivée à tendance perverse de Nordahl Lelandais, selon les conclusions des psychiatres qui l’ont expertisé. Le parcours de l'accusé sera également passé au crible.
Intolérant à la frustration
D’après ses anciennes compagnes, Nordahl Lelandais a en effet une double personnalité : prévenant et manipulateur. De son expérience au sein de l’armée, il a conservé la méthode et compartimente sa vie. Il possède deux téléphones portables, l’un pour ses relations sexuelles, l’autre pour sa famille et ses proches. La nuit du meurtre d’Arthur Noyer, l’accusé a d’ailleurs bien pris soin d’éteindre les deux.
>> LIRE AUSSI - Procès du meurtre d'Arthur Noyer : "Sa famille ne craint pas le regard de Lelandais"
Selon les experts psychiatres, son mobile est à chercher du côté de la toute-puissance. Nordahl Lelandais serait intolérant à la frustration. Le 11 avril 2017, il a en effet été éconduit par deux partenaires sexuels et s'est donc rendu à Chambery d'après les magistrats instructeurs, avec une envie à assouvir.
À la recherche d'une proie vulnérable
Sur les images de vidéosurveillance, on le voit lentement roder entre 23h et 3h du matin, à pied ou en voiture. Arthur Noyer est alors une proie vulnérable puisque le jeune homme de 23 ans est "fortement alcoolisé" lorsqu'il croise sa route. Alors pourquoi est-il monté dans sa voiture ? D’après un codétenu à qui Nordahl Lelandais s’est confié, c’est justement parce que le militaire a refusé ses avances que l'accusé l’a frappé à mort avec une pierre.
Comme dans l'affaire Maëlys, l'accusé récuse toute intention de tuer, une version que n'ont pas retenue les juges d'instruction, qui l'ont renvoyé pour homicide volontaire - excluant, faute de preuve, une préméditation retenue préalablement lors de sa mise en examen pour assassinat. Le verdict est attendu autour du 12 mai. Il encourt trente ans de réclusion criminelle.