Son pronostic vital était engagé s'il ne retrouvait pas rapidement des soins. Hospitalisé et alimenté par sondes gastriques et intraveineuses, le petit Tizio, deux mois, a été enlevé par son père à l'hôpital Purpan de Toulouse, vendredi, en fin de journée. Il a été retrouvé samedi soir près de Carcassonne, dans un état stable.
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— Ministère Justice (@justice_gouv) 6 janvier 2018
À quoi ressemble Brendan, le père de l'enfant ?
Le père de l'enfant est un homme "grand, mince, porteur d'une barbe fournie et de cheveux longs bouclés bruns à noirs". Il est susceptible de se déplacer à bord d'un véhicule Peugeot 307 de couleur blanche, immatriculé dans l'Ariège 5608 GP 09. C'est d'ailleurs dans ce département qu'ils auraient pu se rendre, a précisé le ministère de l'Intérieur à la mi-journée. Le père de l'enfant portait lors des faits un "anorak de couleur sombre", ajoute le texte. Quant au bébé, il était vêtu d'un ensemble de laine bleue au moment de son enlèvement. Les autorités n'ont pas souhaité diffusé de photo du père lors de l'alerte enlèvement.
Que sait-on de lui ?
Placé en garde à vue, l'homme de 33 ans n'est pas connu des services de police et n'a pas de casier judiciaire. Au chômage, il passe beaucoup de temps avec Tizio à l'hôpital, parfaitement conscient de la pathologie du nourrisson. Il entretient par ailleurs de bonnes relations avec la mère de Tizio, de qui il est séparé. "C'est un père aimant, sans conflit de garde", a confié samedi soir le procureur à Europe 1. Son frère, soupçonné de complicité d'enlèvement, a également été placé en garde à vue.
Quelles sont les circonstances de l'enlèvement ?
"Nous ne sommes pas dans le cas d'une volonté de soustraction d'un enfant par un parent", a estimé une source proche du dossier à l'AFP, ce qui rend cet enlèvement d'autant plus "incompréhensible". Tizio a été vu avec son père vers 18 heures mais il n'était plus dans son berceau à 18h30, vendredi, à l'heure où les biberons sont donnés dans le service hospitalier. Pensant que le bébé était alors avec son père, les personnels hospitaliers n'ont donné l'alerte qu'à 1h00 en s'apercevant que le nourrisson n'était toujours pas là, à l'horaire suivant des biberons, a ajouté cette source, estimant que l'enlèvement a pu être réalisé entre "18 heures et 1 heure". Dans un premier temps, cette absence, même au milieu de la nuit, n'a pas vraiment inquiété les enquêteurs. En effet, un mot a été retrouvé dans la chambre de l'enfant, indiquant que le père était parti se promener avec l'enfant. Il aurait été écrit par le père lui-même et a été retrouvé vendredi soir par le personnel de l'hôpital, ce qui expliquerait pourquoi l'alerte a été donnée samedi matin, et non la veille au soir.
Pourquoi Tizio était-il en danger de mort ?
Le bébé "souffre d'une pathologie nécessitant la poursuite de soins immédiats, son pronostic vital est engagé à défaut de recevoir ces derniers dans les plus brefs délais", a indiqué le parquet dans un communiqué. C'est la raison pour laquelle l'hôpital a adressé un appel au père, samedi, en fin d'après-midi. "Je souhaite m'adresser à Brendan, le papa de Tizio, lui rappeler la gravité de l'état de son fils, que ses jours sont en danger et l'impérieuse nécessité de ramener son petit garçon dans un service d'urgence, le plus proche d'où il se trouve", a déclaré la directrice générale de l'hôpital, Anne Ferrer. Elle a ajouté que l'équipe du CHU de Toulouse se tenait "prête pour l'accueil de Tizio ou pour venir le chercher où qu'il se trouve, en toute sécurité, sur simple appel du 15". Retrouvé samedi soir, l'enfant se trouvait dans un état stable.