Qui sont-ils ? Alors que le défilé du 1er mai mais également le rassemblement "Nuit debout" à Paris ont été fortement perturbés par des groupes de casseurs, Europe 1 a tenté de dresser un portrait de ces "professionnels" de la violence et de comprendre le faible nombre d'interpellations.
Des jeunes d'extrême gauche. La grande majorité d'entre eux sont jeunes et se revendiquent de l'ultra gauche. Certains se disent "antifa", pour anti-fasciste, aux couleurs rouge et noir, d'autres appartiennent au Mili, un mouvement violent majoritairement composé de lycéens, créé après l'affaire Léonarda. D'après les estimations de la police, ces anarcho-libertaires seraient environ 300 à venir régulièrement allumer la mèche dans les manifestations et les rassemblements.
Pourquoi si peu d'interpellations ? Les explications du faible nombre d'interpellations - 18 lors de la manifestation du 1er mai - sont multiples. La première vient de la rapidité d'action de ces groupes. Il est en effet difficile de les voir arriver. Ils se mêlent aux manifestants et s'équipent très vite. Masques de ski, lunettes de piscine ou encore masques à oxygène pour se protéger contre les gaz lacrymogènes et capuches ou foulards pour dissimuler leur visage, ces jeunes sont organisés. S'ils agissent très vite, ils se débarrassent aussi rapidement de leur équipement ce qui les rend presque impossible à identifier pour les policiers.
La proximité des casseurs avec les manifestants explique également les difficultés des forces de l'ordre. Dimanche, dans le cortège parisien du 1er mai, les groupes violents se sont mis en tête du défilé pour faire monter la pression tout de suite. Difficile cependant pour les policiers d'intervenir. L'un d'eux confiait à Europe 1 que la foule était trop compacte et que les éléments violents étaient collés au cortège.
Les forces de l'ordre étaient-elles en nombre suffisant ? Pour certains, il s'agit d'un véritable sujet. Un policier parisien expliquait à Europe 1 qu'il y avait moins de policiers civils que lors de la manifestation de jeudi dernier. Certains avaient notamment été mis en retrait après que l'un d'entre eux ait été grièvement blessé jeudi. Or, ce sont les civils qui interpellent le plus facilement ces casseurs grâce à leur infiltration. Ils peuvent notamment les attraper en flagrant délit.
Enfin, le dernier point soulevé par les policiers est celui du manque d'effectifs mobiles. En cause, le plan vigipirate, l'état d'urgence, mais aussi la situation à Calais. Autant de lieux ou de dispositifs qui mobilisent déjà de nombreux policiers.