La publication par Matignon d'un rapport sur l'agression mortelle en mars à la prison d'Arles, dans les Bouches-du-Rhône, d'Yvan Colonna représente "un premier pas franchi dans notre quête de vérité", a indiqué vendredi sur Twitter Christine Colonna, la sœur du militant indépendantiste corse. Ce rapport de l'Inspection générale de la justice (IGJ) a conduit la Première ministre Élisabeth Borne à annoncer "des procédures disciplinaires" à l'encontre de l'ex-directrice de la prison d'Arles et d'un surveillant après la mort d'Yvan Colonna, qui purgeait une peine à perpétuité pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Érignac.
"Tous les éléments n'ont pas été fournis" pour Gilles Simeoni
Vendredi matin, Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, a quant à lui déclaré devant l'Assemblée de Corse réunie en session que "ces annonces" de sanctions de la Première ministre "ne peuvent suffire à combler notre quête, notre exigence de vérité et de justice". Assurant que cet "assassinat est un fait politique et pas un fait divers" et affirmant que "tous les éléments n'ont pas été fournis", Gilles Simeoni a lancé "un appel solennel pour que la vérité soit dite, toute la vérité, non seulement sur les circonstances de l'assassinat mais également sur l'entièreté de la trajectoire terroriste de son assassin présumé".
Selon le rapport de l'IGJ, le surveillant visé par les sanctions a fait preuve d'un "net défaut de vigilance" en restant "sans aucun motif éloigné" du lieu des faits, qui ont duré neuf minutes. Quant à "l'ancienne cheffe d'établissement" Corinne Puglierini, en poste jusqu'à dix jours avant l'agression, la mission d'inspection pointe "l'insuffisance" de son management et l'absence de "gestion appropriée" des commissions d'évaluation de la dangerosité des détenus.
Le rapport de l'IGJ formule douze recommandations, dont six visent à "renforcer la surveillance des salles d'activités" de la prison et à améliorer son dispositif de vidéosurveillance. La Première ministre a "décidé de suivre l'intégralité des recommandations" du rapport, a fait savoir Matignon. Le 2 mars, Yvan Colonna avait été violemment agressé dans la salle de sports de la maison centrale d'Arles par Franck Elong Abé, un homme de 36 ans né au Cameroun et naturalisé français à 18 ans. Il était décédé des suites de ses blessures après trois semaines de coma.