Jeudi matin, peu après 7h15, à Rochefort, en Charente-Maritime, un bus scolaire a été victime d'une collision avec un poids lourd qui transportait des gravats. 17 personnes sont impliquées dans cet accident : 15 adolescents, le chauffeur de leur bus et celui du camion. Le bilan provisoire fait état de six morts. Les deux chauffeurs, légèrement blessés, ont été placés en garde à vue et les tests d'alcoolémie et toxicologiques se sont révélé négatifs pour les deux.
Le car cisaillé sur son flanc gauche. Depuis l'accident, le bus scolaire blanc, littéralement découpé sur son flanc gauche, gît comme une boîte de conserve cisaillée, près du port de plaisance de Rochefort. Le sol est jonché de débris divers qui donnent la mesure du choc qui s'est produit dans cette zone bordée d’entrepôts de bois et de sables, où des grues procèdent au déchargement des bateaux. Derrière le cordon de sécurité, les enquêteurs procèdent aux premières constations pour tenter de cerner les circonstances de cette collision.
"Une ridelle a écrasé" le minibus. Les premiers éléments recueillis laissent penser que ce car, qui venait de faire une halte dans le centre-ville de Rochefort, a croisé ce camion au moment où une pièce métallique du poids lourd s'est détachée. Il s'agit de la ridelle, un panneau de métal qui encadre la remorque et qui permet de retenir le chargement. Cette pièce métallique est venue heurter le bus dans lequel se trouvait le groupe de lycéens, âgés de 16 à 18 ans, qui allaient regagner leur lycée professionnel, à Surgères.
Europe 1 a joint Dominique Bussereau, président du conseil départemental de Charente-Maritime et ancien ministre des Transports, qui explique : "Il s'agit d'un car d'une ligne régulière de transport scolaire allant vraisemblablement de Rochefort-sur-mer à l'île d'Oléron". Alain Vidalies, le secrétaire d'Etat aux Transports, a confirmé sur France Info le scénario du détachement de la pièce métallique, parlant d'"un accident de sens inverse". "Le bus croise un petit camion et c'est (la ridelle) - a priori le camion était vide - qui se serait désolidarisée du camion pour, tel un projectile à grande vitesse, venir heurter le côté latéral du bus, et tuant les enfants qui étaient assis", rapporte le ministre.
Huit passagers indemnes. "Selon les autres jeunes dans le car, tout s'est passé très rapidement et le chauffeur n'a rien pu faire", a dit la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, venue sur place. Les services de secours ont rapidement été dépêchés sur place et une cellule de crise a été activée. "Le plan 'nombreuses victimes' a été mis en place immédiatement", a confirmé Alain Vidalies.
Huit adolescents sont sortis indemnes de cette collision. Six lycéens sont morts et deux blessés en urgence relative ont été hospitalisés. "Nous avons une liste des victimes à partir des cartes scolaires qu'ils avaient dans les poches. Les familles ont été avisées mais nous devons confirmer cette liste par des experstises ADN, qui sont actuellement en cours à l'institut médico-légal de Poitiers", a indiqué Isabelle Pagenelle, procureure de la République de La Rochelle.
Les chauffeurs sous le choc. "Les deux chauffeurs sont en garde à vue, sous le choc", a indiqué la procureure de La Rochelle, lors d'un point-presse au centre de secours de Rochefort. "Les tests d'alcoolémie et toxicologiques pratiqués sur les deux chauffeurs sont négatifs et des tests toxicologiques sont en cours", a précisé Jérôme Servolle, du syndicat UNSA police.
Dans ses premières déclarations aux enquêteurs, le chauffeur du camion de 13 tonnes appartenant à la société Eiffage a expliqué "qu'il n'avait rien remarqué d'anormal en faisant le plein" avant l'accident, a précisé le policier. "A ce stade de l'enquête, aucune hypothèse n'est écartée, que ce soit le problème technique du crochet métallique de la ridelle (paroi métallique qui retient le chargement, NDLR) qui a pu céder au passage du car ou une quelconque responsabilité" humaine, a-t-il ajouté.
Deux ministres sur place. La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, qui a la tutelle des transports, et la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem ont annoncé jeudi qu'elles se rendraient sur les lieux du drame.
Les condoléances de Hollande. "Toute la lumière devra être faite sur les circonstances de ce drame", a déclaré la présidence dans un communiqué jeudi matin. "Le président de la République adresse aux proches des victimes ses sincères condoléances et les assure de la solidarité de toute la nation", est-il écrit. "Peine et compassion après l'accident de car scolaire à Rochefort qui a pris six jeunes vies", a également réagi le Premier ministre Manuel Valls sur Twitter.