Les mains en l'air.Le militant écologiste Rémi Fraisse tué en octobre 2014 sur le site contesté du barrage de Sivens, dans le Tarn, levait les mains et criait "arrêtez" aux gendarmes au moment où il a reçu une grenade qui l'a tué, selon de nouveaux éléments, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier. Ces informations rajoutées au dossier ont été fournies par des témoins "entendus récemment", selon la même source. Il s'agit de "nouveaux éléments".
"Arrêtez, arrêtez". "Remi Fraisse avait l'intention d'aller dire aux gendarmes de manière candide et naïve d'arrêter en prononçant les mots 'arrêtez, arrêtez", a-t-on indiqué, confirmant des informations publiées sur le site de Médiapart. "Il avait les mains en l'air et criait 'arrêtez" en avançant. Le jeune militant de 21 ans "était pacifiste et n'avait pas jeté de pierres" dans la nuit du 25 au 26 octobre où s'affrontaient les zadistes occupant le site depuis un an et les forces de l'ordre, selon les témoins cités.
Un statut de témoin assisté. Le 18 mars, le gendarme qui avait tiré la grenade présumée responsable de sa mort, a été placé par les juges d'instruction à Toulouse sous le statut de témoin assisté. Cela écarte en l'état son renvoi devant un tribunal. L'information judiciaire, ouverte initialement pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner", a été requalifiée en "homicide involontaire". L'enquête, ouverte contre X, vise des "faits commis par une personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions".
"Le statut de témoin assisté permet à la fois au gendarme d'avoir accès au dossier mais il veut dire également qu'il n'est pas l'auteur direct de la mort et que, donc, on va continuer les investigations pour savoir s'il n'y a pas d'autres acteurs directs", avait alors expliqué à l'AFP l'avocate de la famille Fraisse, Maître Claire Dujardin. "C'est peut-être le début d'une vraie enquête", avait souhaité Maître Dujardin, appelant de ses vœux l'audition de "la hiérarchie" du gendarme.
Le militaire J. avait déjà été entendu mi-janvier 2015 sous le régime de la garde à vue par l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN). L'IGGN l'avait blanchi, estimant que les avertissements préalables au lancer de grenade avaient été effectués. La mort du militant avait provoqué une onde de choc en France et le projet de barrage a été abandonné. Les zadistes ont été évacués du site par les forces de l'ordre en mars 2015. Un projet similaire mais plus petit a été présenté, mais il est rejeté par les ex-zadistes.