Cela devait être le point d'orgue de trois jours de confrontations entre la victime et ses agresseurs présumés. Une reconstitution a été organisée dans la nuit de mercredi à jeudi au 36 Quai des Orfèvres dans l'enquête sur les soupçons de viol d'une touriste canadienne dans les locaux de la BRI. Une étape cruciale dans les investigations qui s'est achevée au petit matin, sur les coups de quatre heures.
La Canadienne et le mépris. Pendant ces trois jours, les face-à-face successifs entre la Canadienne et les trois policiers ont été tendus et éprouvant, chacun campant sur sa version des faits, selon nos informations. Les contradictions relevées ont été très pénibles pour la jeune femme, souvent en larmes, qui a ressenti beaucoup de mépris de la part de ceux qu'elle accuse.
"Elle a été très digne mais également très émue, très secouée, par une attitude parfois méprisante à son égard", explique à Europe 1 son avocate, Me Sophie Obadia. "Reparler de tout ça dans les détails et constater qu'en face, c'est un mur et que parfois on la méprise encore, je pense que cela a été une souffrance supplémentaire pour elle", poursuit-elle.
Reconstitution à la BRI. Pour terminer cette séquence, la juge d'instruction a voulu conduire tout le monde sur les lieux des faits, dans la nuit, au 4e étage du 36 Quai des Orfèvres. Mais seuls les trois policiers se sont pliés à cette reconstitution dans des locaux étroits et surchargés, déserts pour l'occasion. C'était d'ailleurs la première fois que ces hommes y revenaient.
La Canadienne, elle, n'a pas accepté le déplacement, déconseillé par ces psychiatres. La reconstitution s'est déroulée avec l'aide d'un mannequin, et animée par la lecture des déclarations de la jeune femme sur le déroulement des faits cette nuit-là. L'opération a duré jusqu'au milieu de la nuit, et la juge a désormais le maximum de matière entre les mains pour conclure sur cette enquête extrêmement sensible.