L'arbitrage Tapie-Crédit Lyonnais se retrouve une nouvelle fois devant la justice. L'homme d'affaires qui considère avoir été lésé par la banque lors de la vente d'Adidas, il y a plus de 20 ans, demande une nouvelle fois réparation mardi devant la cour d'appel de Paris. Il y a sept mois, la justice avait annulé cet arbitrage qui lui avait octroyé à l'époque plus de 400 millions d'euros, le jugeant frauduleux. Cette fois, Bernard Tapie demande encore plus d'argent.
Tapie réclame 1 à 2 milliards… Mardi matin, les avocats de l'homme d'affaires ont réclamé à la justice entre 516 millions et 1,174 milliard d'euros en réparation du préjudice économique lors de la revente d'Adidas par la banque. Un culot qui fait bondir les avocats du Crédit Lyonnais, qui estiment que seul Bernard Tapie peut oser demander une telle somme. L'homme d'affaires, lui, assume : il maintient qu'il a été floué lors de la vente d'Adidas en 1992, et que le Crédit Lyonnais s'est enrichi sur son dos.
… mais pourrait avoir à rembourser 405 millions. Après cette demande, reste deux possibilités : soit la cour d'appel de Paris estime que Bernard Tapie est une victime et qu'il a droit à un dédommagement. Soit la justice considère que tout s'est passé dans les règles. Dans ce cas, non seulement, l'homme d'affaires ne touchera pas d'argent, mais il devra en plus rembourser les 405 millions d'euros qu'il avait reçus après l'arbitrage.
Où est l'argent de l'arbitrage ? Une partie de cet argent a servi à payer les dettes, et les impôts de Bernard Tapie. L'homme d'affaire et sa femme ont ensuite investi dans l'immobilier, avec une villa à plus de 45 millions d'euros à Saint-Tropez, des appartements à Neuilly. Il s'est offert un yacht, un jet privé, un journal - le quotidien La Provence - et a fait des placements à Singapour notamment. Aujourd'hui, seul un quart de la somme, 100 millions d'euros, a été bloquée par la justice.
Sera-t-il présent à l'audience ? Aux dernières nouvelles, l'ancien président emblématique de l'Olympique de Marseille n'était pas présent mardi matin à la cour d'appel. Il devait venir mais est finalement revenu sur cette position afin de laisser place à ses avocats, a-t-il confié dimanche à Europe 1. La cour d'appel de Paris rendra sa décision le 3 décembre.