Une élève de 12 ans a menacé mercredi matin avec un couteau une professeure d'anglais dans un collège de Rennes sans la blesser. Cette élève avait été exclue en juin d'un autre collège de Rennes pour menaces et insultes sur un professeur et avait déjà apporté un couteau dans l'établissement sans en faire usage, selon le procureur de la République de Rennes Philippe Astruc. Europe 1 a rencontré son amie de classe à qui elle avait annoncé il y a quelques jours qu'elle voulait tuer sa professeure qui lui avait confisqué son téléphone.
"Je ne savais pas qu'elle était comme ça"
"Moi, j'ai dit, si elle fait ça, on n'est plus amie", lance une collégienne interrogée par Europe 1. "Je me suis sentie mal, mon cœur s'est emballé, je ne pouvais rien faire. Après les forces de l'ordre sont arrivées et elle m'a fait un petit coucou avant de partir. Je ne savais pas qu'elle était comme ça mais je sais juste que depuis toute petite, elle a des problèmes mentaux, psychologiques. Elle m'a dit qu'elle préférait aller en prison que de ne pas tuer la prof", témoigne son amie.
Ses copains de classe s'inquiétaient tous de son état mental. "Un truc nous a fait peur : quand on lui disait 'arrête, calme toi, tu fais n'importe quoi', elle a lâché un sourire et elle a rigolé bizarrement, comme une psychopathe et c'est là que tout le monde a commencé à avoir peur", raconte ce collégien au micro d'Europe 1.
"Nous ne sommes plus protégés dans notre métier"
Le sang-froid de l'enseignante face à une collégienne en souffrance qui lui confie : "Je suis folle aujourd'hui, j'ai envie de tuer quelqu'un aujourd'hui, j'ai envie de tuer les élèves qui ne m'aiment pas et la personne en face de moi. Ça s'est passé à Arras et je vais faire pareil", en référence à l'assassinat du professeur de français Dominique Bernard. Une agression "de trop" pour la déléguée départementale FO, Justine Marty. "Je suis consternée. J'ai tout de suite pensé à Samuel Paty, à Dominique Bernard. On devient une profession finalement où on peut se faire agresser au travail. Ça devient une forme de normalité et je trouve ça effrayant. J'ai l'impression qu'actuellement, nous ne sommes plus protégés dans notre métier", avance-t-elle.
"Il y a, à nouveau, une crise mais à un degré supérieur et la question est : l'Éducation nationale est informée du passif de cette élève, qu'est-ce qui a été fait entre-temps ? Est-ce qu'il y a eu un suivi psychologique pour cette jeune fille ? Un encadrement suffisant de la part de l'Éducation nationale ? Nous, on demande des moyens depuis longtemps", a-t-elle poursuivi.
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Après un examen psychiatrique, la collégienne a été hospitalisée. Les expertises psychiatriques décideront des suites judiciaires pour cet enfant de 12 ans. L'enquête écarte à ce stade une quelconque radicalisation de l'adolescente. "Il n'y a pas d'éléments en ce sens", affirme le procureur.