Terrorisme : En prison, le téléphone de Sid Ahmed Ghlam était sur écoute

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Sandrine Prioul avec A.H.
Si Sid Ahmed Ghlam a bien passé des coups de téléphones depuis sa cellule pendant les premiers mois de sa détention, ses conversations étaient en fait écoutées par les renseignements.

On l'apprenait samedi : le meurtrier présumé d'Aurélie Châtelain a passé des centaines, voire des milliers de coups de téléphone depuis sa cellule de Fresnes, pendant les six premiers mois de sa détention. L'information avait suscité l'émoi et la colère du personnel pénitencier. Mais ses conversations étaient en fait surveillées par les services de renseignement.

Des contacts avec des djihadistes ? Sid Ahmed Ghlam a énormément téléphoné à ses proches, eux-mêmes déjà sur écoute. Qu’a-t-il dit à sa famille ? Leur a-t-il parlé des stratégies de défense qu’il comptait adopter sur l’attentat avorté d’une église à Villejuif, en avril 2015 ? Mais surtout, l'Algérien de 25 ans a-t-il contacté ses connaissances parties en Syrie ? Dans la puce du téléphone, les enquêteurs auraient découvert des dizaines de coordonnées de djihadistes, dont certains ayant même pris part aux attentats du 13 novembre, affirme Le Figaro. Une hypothèse impossible à vérifier selon l'avocat de Sid Ahmed Ghlam, qui assure qu'en prison, les détenus se prêtent constamment les puces de téléphones. 

Le personnel pénitencier pas au courant. De son côté, l’administration pénitentiaire se défend d’avoir aidé les services de renseignement français à écouter le terroriste présumé. Avant son transfèrement à Beauvais dans une prison équipée de brouilleurs d’ondes ultra-performants, Sid Ahmed Ghlam était détenu en isolement dans un quartier réservé aux islamistes radicaux.