Un homme de 36 ans a attaqué et tué sa mère et sa sœur à coups de couteau, jeudi matin, à Trappes, dans les Yvelines, blessant grièvement une autre personne. L'assaillant a été mortellement blessé par les forces de l'ordre. L'auteur, connu des services de police pour apologie du terrorisme en 2016 et fiché S, aurait crié "Allah Akbar" en entrant dans un pavillon au numéro neuf de la rue Camille Claudel, le domicile de sa mère, selon les informations d'Europe 1. Malgré la revendication de l'État islamique, la piste du drame familial est pour l'instant privilégiée par les enquêteurs.
Les informations à retenir
- Vers 10 heures, un homme a attaqué au couteau les habitants d'un pavillon de Trappes
- Les deux morts appartiennent à la famille de l'assaillant
- L'État islamique a revendiqué l'attaque mais la piste d'un coup de folie intra-familial est privilégiée
L'assaillant visait sa famille
D'après les informations collectées par Europe 1, des témoins ont vu l'homme, né en mai 1982, entrer dans un pavillon de la rue Camille-Claudel vers 10 heures avant de ressortir 20 minutes plus tard avec des couteaux en criant "Allah Akbar". Appelés sur place, les forces de l'ordre ont vu à leur arrivée "deux personnes gisant au sol", a déclaré à la presse le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. L'assaillant s'était retranché dans un pavillon avant d'en sortir "avec un couteau" et de "continuer à avancer malgré les sommations" des policiers, qui ont donc tiré" et l'ont abattu, a-t-il précisé.
À ce stade, la piste du drame familial est privilégiée puisque les victimes sont des membres de la famille de l'assaillant. Les personnes tuées dans cette attaque sont en effet sa mère et sa sœur. Selon plusieurs riverains, l'assaillant était séparé de sa femme et n'avait pas vu ses enfants depuis longtemps. D'après les éléments rassemblés par Europe 1, l'attaque a eu lieu au domicile de la mère de l'assaillant et le blessé grave est un passant. Entre la vie et la mort, il a été héliporté pour être hospitalisé.
#Trappes : l’individu a été neutralisé.
— Gérard Collomb (@gerardcollomb) 23 août 2018
Mes premières pensées vont aux victimes et leurs proches.
Je veux saluer la réactivité et la mobilisation exemplaire de nos forces de l’ordre.
Elles enquêtent d’ores et déjà pour établir les circonstances de ce drame.
Selon nos informations, l'homme âgé de 36 ans avait des antécédents psychiatriques et avait déjà été interné. Il avait été licencié par la RATP il y a deux ans après avoir tenu des propos religieux incohérents au volant d'un bus. C'est suite à cet incident qu'il avait été inscrit au fichier des personnes radicalisées. De manière automatique, il faisait donc l'objet d'une fiche S depuis l'été dernier, sans qu'aucun signe particulier de dangerosité n'ait été détecté. L'individu était en revanche en conflit ouvert avec sa famille et avait même porté plainte contre sa sœur pour abus de confiance. Il vivait pourtant sous le même toit que les deux victimes.
Revendication floue de l'État islamique
Un peu plus d'une heure après la fin de l'intervention de la police, l'État islamique a revendiqué cette attaque au couteau par le biais de son organe de propagande. "L'auteur de l'attaque dans la ville de Trappes (…) est l'un des combattants (du groupe) État islamique et a perpétré cette attaque à la faveur des appels à cibler des ressortissants des pays de la coalition" internationale anti-EI, a indiqué l'agence de propagande du groupe Amaq.
Profil de "déséquilibré". Cette version a été remise en cause par Gérard Collomb. Le tueur avait "un problème psychiatrique qui apparaît important", et s'il était "fiché" pour avoir fait "l'apologie du terrorisme", il présentait davantage le profil d'un "déséquilibré" que de quelqu'un "d'engagé" pouvant répondre aux "ordres et consignes" d'une "organisation terroriste, et de Daech (acronyme arabe de l'EI, ndlr) en particulier", a expliqué le ministre. Si l'EI a longtemps eu la réputation de ne revendiquer que des attentats qu'il avait organisés ou inspirés, sa fiabilité été mise en doute par des officiels et experts ces derniers mois après plusieurs revendications douteuses.
Le parquet de Paris a donc ouvert une enquête mais le parquet antiterroriste ne s'est pas, pour l'instant, saisi du dossier. Des perquisitions doivent encore être menées pour savoir, notamment, si le meurtrier a pu être en lien avec un quelconque réseau terroriste.