L'affaire avait été surnommée dans un premier temps "les disparues de Perpignan". Le 14 juillet 2013, la jeune et belle Allison disparaît, avec sa mère Marie-José, dans la cité catalane. Coup de théâtre dans l'affaire, le principal suspect, leur père et époux, Francisco Benitez, se suicide un peu plus de quinze jours plus tard. Depuis, malgré de nombreuses fouilles, l'affaire reste enveloppée d'un véritable mystère. Laissant les familles sans réponse.
Sans nouvelles. Trois années plus tard, "c'est comme si les investigations étaient au point mort", se désole Eric Barbet, frère et oncle des disparues, dans la Dépêche du Midi. Cet ancien militaire, qui affirme n'avoir reçu aucune "grande communication" de la part des magistrats depuis l'été 2014, développe : "On ne reçoit plus aucune nouvelle de l'autorité judiciaire, et nos demandes d'actes de procédure ne sont pas suivies. C'est comme si tout le monde se désintéressait de ce dossier alors que de nombreuses zones d'ombres restent à éclairer".
Y avait-il des complices ? Avec son épouse Ghislaine, Eric Barbet est persuadé que Francisco Benitez, le meurtrier présumé, a été aidé par des complices. "Nous aimerions être sûrs que Benitez était bien tout seul à agir entre dimanche soir et mardi matin. Nous voudrions avoir la certitude qu'il n'a pas bénéficié de complicités", argumente-t-il auprès du Parisien, soulignant qu'il est peu vraisemblable que le suspect ait pu effacer seul les traces de sang et se débarrasser des deux corps – jamais découverts à ce jour. Eric Barbet souhaite notamment que de nouvelles fouilles soient menées pour tenter de retrouver les corps de sa sœur et de sa nièce.
De nouvelles fouilles… mais toujours pas de corps. "Les investigations se poursuivent. Des vérifications sont en cours. […] Le dossier n'est pas refermé, certainement pas", assure de son côté le procureur de la République, Achille Kiriakidès, dans la Dépêche du Midi. Mercredi, de nouvelles recherches ont été effectuées au sein de fosses dans le garage de l'appartement familial de Perpignan, selon L'Indépendant. Mais elles n'ont toutefois pas permis de retrouver les corps des deux disparues.
Retour sur une affaire mystérieuse
L'affaire appelée "les disparues de Perpignan" (à ne pas confondre avec "les disparues de la gare de Perpignan" ; ndlr) et également dite "affaire Benitez" débute le 14 juillet 2013. C'est Francisco Benitez - qui deviendra vite le suspect n°1 - qui vient signaler à la police la disparition de son épouse, Marie-José, et de sa fille Allison. Selon ses propos, toutes deux, alors âgées de 53 et 19 ans, ont quitté le domicile familial le jour-même après une dispute conjugale. Le couple était d'ailleurs en instance de divorce. Mais le 5 août, coup de théâtre, Francisco Benitez se donne la mort par pendaison. Entré en 1986 à la Légion étrangère, il est retrouvé en uniforme militaire sur son lieu de travail, la caserne Joffre de Perpignan. Dans une vidéo et une lettre, Francisco Benitez assurait, en pleurs, qu'il était innocent.
Très vite, les soupçons s'étaient tournés vers lui. Des soupçons confirmés, fin août 2013, par la découverte de traces ADN des deux disparues, dans un lave-linge de la caserne de Benitez. Des traces d'ADN d'Allison seront également prélevées par les enquêteurs dans un congélateur appartenant à son père. Qui plus est, les investigations ont vite permis de découvrir que le légionnaire avait déjà été entendu en 2004, dans une autre affaire de disparition, à Nîmes, dans le Gard. Son ancienne maîtresse a disparu dans des conditions similaires et n'a plus jamais donné signe de vie.