Trois ans de prison ferme ont été requis jeudi à Nancy contre l'ancien footballeur Tony Vairelles, jugé en appel depuis mardi avec trois de ses frères pour des violences à la sortie d'une discothèque en 2011, la même peine que celle prononcée à son encontre en première instance. Le substitut du procureur général, Bernard Marchal, a requis les mêmes peines qu'en première instance pour tous les protagonistes : de un à trois ans de prison ferme pour les frères Vairelles, et trois à quatre mois d'emprisonnement avec sursis pour les trois vigiles de la boîte de nuit.
Sans omettre les "séquelles physiques et professionnelles" des uns et des autres, le parquet s'est attaché à souligner "les certitudes du dossier". Soit "trois personnes blessées par balle dans un laps de temps très court" : Carlos Di Napoli a reçu une balle dans le ventre, son frère Baldassare deux balles dans les mains, et leur collègue Peter Gerdum a été blessé à la cuisse.
"Mystérieux tireur"
"On sait que c'est à l'occasion de l'affrontement entre les frères Vairelles et les frères Di Napoli que les balles ont été tirées, il n'y a pas de doute", a souligné Bernard Marchal. Le clan Vairelles met lui en avant la thèse "d'un mystérieux tireur, qui aurait pris leur défense sans que personne ne le voie ?", interroge encore M. Marchal. "Aucune arme n'a été retrouvée sur les lieux. Cependant, on sait, en raison du calibre des balles retrouvées, qu'au moins deux tireurs ont agi", ajoute-t-il.
Mettant en avant les personnalités des différents protagonistes, "bagarreurs" pour les Vairelles "selon les propos rapportés de certains membres de leur famille", et en face "des agents de sécurité, qui en 15 ans de métier n'ont jamais eu une seule condamnation", le parquet conclut que les premiers ont pour "mode de fonctionnement un comportement clanique", qui les a amenés à se faire "justice privée" sur les vigiles.
Tony Vairelles et ses frères ont été accusés d'avoir ouvert le feu et blessé les trois vigiles sur le parking d'une discothèque d'Essey-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle) en octobre 2011. L'ancien joueur a toujours clamé son innocence. Emprisonné cinq mois au début de l'instruction, il a été condamné en première instance, en mai 2022, pour "violences en réunion, avec préméditation et avec arme" à cinq ans de prison, dont deux avec sursis.