Ils étaient une centaine ce dimanche après-midi devant le commissariat de Roubaix dans le Nord où officiaient les trois policiers tués dans un accident de voiture, survenu dans la matinée. Tête baissée, les yeux rougis par les larmes, ces riverains et autres fonctionnaires de police sont venus rendre hommage aux victimes.
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Et au milieu de la foule, Catherine Osson, ancienne députée élue à Roubaix, venue déposer un bouquet de fleurs devant le commissariat. "L'année dernière, c'était une de mes dernières cérémonies. J'avais accueilli les jeunes policiers qui venaient d'arriver à Roubaix et je me suis dit 'je les connais forcément, je les ai déjà croisés'. Et voilà c'est difficile. Trois jeunes vies fauchées dans des conditions affreuses... Je suis émue parce que j'ai beaucoup échangé avec les policiers aujourd'hui. On a rien à faire, si ce n'est partager leur chagrin. C'est un drame terrible", a-t-elle réagi la voix étranglée par les sanglots.
"Nous, on est ici à double titre. Déjà pour soutenir les familles et par ailleurs, on a un un fils qui est policier, qui a le même âge. Ç'aurait pu être notre fils. Ils ont 22 ans, ils démarrent leur carrière, ils servent les citoyens... Emmener quelqu'un à l'hôpital et ne pas en revenir, c'est dur", appuie de son côté Abdallah.
Une adolescente de 16 ans, hospitalisée
Ce choc frontal a eu lieu ce dimanche matin aux alentours de 7h sur une route départementale de la commune de Villeneuve-d'Ascq, située à quelques kilomètres de Roubaix. Outre les trois fonctionnaires de police, âgés de 23 à 25 ans, l'accident a également tué le conducteur du véhicule qui leur faisait face. Son passager est, lui, dans un état grave tandis qu'une adolescente de 16 ans est, elle-aussi, hospitalisée. Prise en charge après avoir été victime d'un viol, elle se trouvait dans la voiture des policiers qui la conduisaient à l'hôpital, indique Arnaud Boutelier, secrétaire-adjoint des Hauts-de-France du syndical Alliance.
Difficile pour l'heure d'établir avec précision les circonstances de cet accident. La voiture venue percuter celle des forces de l'ordre circulait vraisemblablement à contre-sens mais l'hypothèse n'a pas encore été validée. "Les deux occupants du véhicule tiers étaient connus des services de police et de justice pour des faits de droit commun", a toutefois précisé Frédéric Veaux, délégué général de la police nationale. Une enquête est en cours pour déterminer si le conducteur était, ou non, sous l'emprise de stupéfiants.