Il y a dix ans jour pour jour avait lieu la tuerie de Chevaline, près d'Annecy, en Haute-Savoie. Le 5 septembre 2012, une famille britannique d'origine irakienne, en vacances dans le secteur, ainsi qu'un cycliste français, étaient retrouvés morts sur un parking, près d'un chemin forestier. Chacun a été tué par plusieurs balles. Seules les deux petites filles de la famille, âgées de 4 et 7 ans à l'époque, en avaient réchappé. L'une s'était cachée sous la jupe de sa mère. Mais dix ans après, ce quadruple meurtre reste toujours inexpliqué. Le coupable n'a pas été identifié, malgré des investigations poussées, menées conjointement par les polices françaises et britanniques.
Un portrait psychologique du tueur établi
L'enquête, qui a exploré des dizaines de pistes, est donc toujours en cours. Pourtant, le "mystère Chevaline" ne serait plus très loin d'être résolu, selon la procureure d'Annecy, confiante dans le travail scientifique des enquêteurs. Depuis plusieurs mois, trois gendarmes travaillent à plein temps sur ce dossier, reprenant toutes les investigations depuis le début, vérifiant tous les scellés. Les moyens seront encore plus importants d'ici quelques jours, lorsque l'affaire sera transférée vers le pôle "Cold Case" de Nanterre, ce qui suscite un nouvel espoir.
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Le dossier est aujourd'hui tentaculaire : 95 tomes et 8.000 pièces de procédure. Les hypothèse sont multiples et ont, depuis le début de l'affaire, dérouté les enquêteurs. Désormais, il semblerait que ce soit la piste locale qui soit privilégiée. Une des filles de la famille, rescapée de la tuerie et aujourd'hui âgée de 17 ans, a très récemment enfin pu remonter jusqu'au souvenir "d'un homme habillé en cuir avec des mains blanches".
Surtout, une profileuse britannique a, après lecture de tous les procès verbaux, établit un portrait psychologique du tueur : un homme du cru, solitaire, sans emploi, passionné par les armes ou ancien militaire, ayant commis les faits possiblement pour un motif raciste et avec un profil asocial ou des antécédents psychiatriques. Les registres des établissements psychiatriques de la région pouvant avoir accueilli ce type de personnes entre 2012 et 2015 ont donc été récemment épluchés. L'espoir de trouver le coupable est encore là.