Le rassemblement en soutien à l'auteur de la tuerie de la préfecture de police de Paris, prévu jeudi à Gonesse, va être interdit, a annoncé mercredi le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner qui dénonce une "infamie". "La manifestation prévue à Gonesse en soutien à l'assassin de la préfecture de police est une infamie et une insulte à la mémoire de nos policiers. Je me suis entretenu avec le préfet du Val-d'Oise: le rassemblement va être interdit", a indiqué le ministre de l'Intérieur sur Twitter.
Christophe Castaner a également annoncé son intention d'alerter la justice à la suite de propos tenus par l'organisateur de l'événement. "J'ai demandé à ce que les propos odieux tenus par son organisateur soient dénoncés au procureur de la République, sur le fondement de l'article 40 du code de procédure pénale", a complété le ministre, toujours sur le réseau social. Dans un message posté sur Facebook, Hadama Traoré, un activiste politique d'Aulnay-sous-Bois, affirme que l'auteur de la tuerie, Mickaël Harpon, "n'est pas un extrémiste religieux" et appelle à un rassemblement devant la mairie de Gonesse (Val d'Oise) de 13h à 15h jeudi.
"Une demande de manifestation classique a bien été déposée par Hadama Traoré, l'analyse est en cours, nous allons rapidement donner une réponse", a pour sa part déclaré la préfecture du Val d'Oise à l'AFP. Droite et extrême droite, mais aussi certains à gauche, étaient vent debout mercredi contre l'organisation de cet hommage au tueur de la préfecture de Paris, réclamant son interdiction et pour certains la poursuite de ses initiateurs.
"Ce n’est pas tolérable"
Depuis mardi soir, plusieurs responsables politiques appellent à une interdiction officielle de la manifestation prévue à Gonesse. "Ce n’est pas tolérable. On ne peut pas comprendre qu’on accepte une manifestation de soutien à un homme qui a tué quatre policiers", avait critiqué sur Europe 1 le député LR des Alpes-Maritimes Éric Ciotti. À gauche aussi, des voix se sont élevées contre cette manifestation.
Yannick Jadot, patron d'EELV, a considéré sur Sud Radio "cette forme de légitimation d'un attentat absolument abominable est scandaleuse". "On est vraiment parfois au bout de l'abject et du cynisme", a-t-il déploré. Le Parti radical de gauche a de son côté demandé "l'interdiction pure et simple de la manifestation 'de la honte et de l'immonde' organisée en soutien au tueur de la Préfecture de police".