Tueur de DRH : Fortin, une «personnalité paranoïaque» selon l'expert psychiatrique

Gabriel Fortin
Gabriel Fortin transporté dans le fourgon de police jusqu'au palais de justice © Nicolas Guyonnet / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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Europe 1 avec AFP / Crédits photo : Nicolas Guyonnet / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Jugé pour l'assassinat d'une cadre de Pôle Emploi et de deux anciennes DRH, Gabriel Fortin, aurait une personnalité paranoïaque, mais il ne présenterait pas de signe de psychose, ni d'altération du discernement au moment des faits selon un expert psychiatre venu témoigner aux assises à Valence.

Gabriel Fortin, jugé pour l'assassinat en 2021 d'une cadre de Pôle Emploi et de deux anciennes DRH qui l'avaient licencié, a une "personnalité paranoïaque", mais ne présente "pas de signe de psychose", ni d'altération du discernement au moment des faits, selon l'expert psychiatre venu témoigner vendredi aux assises à Valence. "Froid", "extrêmement difficile d'accès", "parfois un peu ironique et un peu arrogant", a décrit l'expert. "La relation (avec autrui) est totalement maîtrisée par lui", a-t-il souligné.

 

"Une dynamique de vengeance"

L'expert évoque la "montée progressive" d'une "dynamique de vengeance". "On n'est pas très loin d'un suicide social", a-t-il ajouté. Il en conclut qu'il n'y a chez Gabriel Fortin "pas de signes de psychose mais une personnalité très particulière", qui tend vers "une personnalité très paranoïaque". Il ne voit pas d'altération du discernement au moment des faits qui lui sont reprochés. Interrogé sur le risque de récidive, l'expert a indiqué que Gabriel Fortin laissait le sentiment "qu'il a atteint son objectif", après des années de ressentiment d'injustice et de préjudices à son encontre dans le monde professionnel.

Le portrait est fidèle aux impressions et descriptions fournies par les différents témoins, proches, amis, enquêteurs, qui sont intervenus depuis l'ouverture du procès mardi. L'expert, en préambule de son intervention, qui vient conclure l'enquête de personnalité sur l'accusé, a souligné que "Gabriel Fortin (avait) refusé de parler" avec lui et un psychologue. "Nous sommes restés un long moment avec lui en face à face et en espérant que les choses se débloquent. Nous avons renoncé au bout d'une trentaine de minutes d'avoir un échange", explique-t-il.

L'expert psychologue refuse de faire un rapport

Il a donc dû, pour l'expertise psychiatrique, se baser sur des scellés, des documents médicaux notamment lors d'un bref passage en unité psychiatrique de Gabriel Fortin quelques jours après son interpellation, et les éléments transmis dans le cadre de l'enquête. L'expert psychologue a quant à lui refusé de faire un rapport en l'absence d'échanges avec Gabriel Fortin. La défense a opposé que l'expertise, effectuée "assez tôt" pendant l'instruction, ne prenait pas en compte certains éléments obtenus au fil de l'enquête.