"Le Samu est là pour sauver des vies et ce jour-là, il n'a pas voulu. Je n'aimerais pas que cela recommence avec une autre famille. Je n'en resterai pas là." Julie Pitel ne décolère pas. Cette jeune mère de famille a décidé de porter plainte contre le Samu d'Alençon (Orne), qui a refusé de s'occuper de son bébé, aujourd'hui entre la vie et la mort.
"Elle avait les yeux ouverts mais elle ne bougeait plus". Tout a commencé dans la nuit du 4 au 5 mai. Vers 4 heures du matin, la petite Ayana, 5 mois, est saisie d'une violente poussée de fièvre. Même s'ils ont été prévenus que le vaccin qu'elle a reçu la veille peut engendrer de la fièvre, les parents appellent malgré tout le Samu et indiquent qu'ils n'ont pas le permis de conduire. Aucune ambulance ne fera le déplacement. "Ma fille avait 42,5 degrés de fièvre, j'ai paniqué ! Elle avait les yeux ouverts mais elle ne bougeait plus. J'ai appelé le 15. Ils m'ont juste dit qu'il fallait que je lui donne du Doliprane et un bain tiède", explique la mère de famille au micro d'Europe 1.
"A 42,5 degrés, pour moi, ils étaient obligés de se déplacer". Le médecin lui demande également si le bébé a des convulsions. Julie répond par la négative. Sauf que, contrairement à ce qu'elle pensait, une convulsion n'est pas toujours accompagnée de spasmes visibles. "Ils auraient dû m'expliquer qu'il y avait plusieurs sortes de convulsions. Si on n'est pas médecin, on ne peut pas le savoir. A 42,5 degrés, pour moi, ils étaient obligés de se déplacer", poursuit la maman en colère.
"On ne sait pas si elle survivra". Finalement, après une nuit d'inquiétude, les deux parents, aidés par un voisin, se rendent aux urgences de l'hôpital d'Alençon. "L'infirmière a tout de suite constaté qu'Ayana était bien en convulsion". Le nourrisson a alors été placé dans un coma artificiel. "Elle y est toujours, toujours intubée. On ne sait pas si elle survivra. On a tellement peur qu'on l'a baptisée mardi à l'hôpital. Voir sa fille dans cet état là, c'est insupportable, un calvaire tous les jours ", glisse Julie, entre deux pleurs.
"Le Samu est là pour sauver des vies et ce jour là, il n'a pas voulu". La jeune femme, 21 ans, entend bien obtenir justice. "Si la Samu avait fait son travail correctement, ma fille ne serait pas dans cet état là. Elle aurait moins de séquelle au cerveau. Cela me met très en colère !". La justice a fait saisir la bande-son de la conversation téléphonique entre la mère de famille et le Samu. L'hôpital, lui, n'a pas souhaité s'exprimer.