Une plainte a été déposée mercredi à Paris par l'Association française des victimes du terrorisme (AFVT) pour dénoncer la diffusion sur les réseaux sociaux, accompagnée de messages de haines, des photos des victimes de l'attaque au Niger contre des humanitaires français, a annoncé l'association. La plainte signale des faits d'"atteinte à l'intégrité d'un cadavre" et de "provocation publique à la discrimination par voie électronique", selon le directeur général de l'association, Guillaume Denoix de Saint-Marc.
"Les vautours : sachez que vous poursuivez l'œuvre des terroristes"
"Nous sommes nombreux à avoir été choqués par la circulation de ces images ainsi que par l'utilisation qu'en font certains internautes identitaires pour appeler à la haine contre les musulmans dans leur globalité", a-t-il expliqué à l'AFP. Enlevé en Syrie par Daech en juin 2013 puis libéré dix mois plus tard, Nicolas Hénin s'était également indigné de la diffusion de ces clichés : "Depuis près de 24 heures, malgré des dizaines de signalements, des photos des victimes de l'attaque au Niger circulent sur Twitter. Elles ont déjà été partagées des centaines de fois. Les vautours : sachez que vous poursuivez l'œuvre des terroristes."
Depuis près de 24 heures, malgré des dizaines de signalements, des photos des victimes de l’attaque au #Niger circulent sur @TwitterFrance. Elles ont déjà été partagées des centaines de fois.
— Nicolas Henin (@N_Henin) August 11, 2020
Les vautours: sachez que vous poursuivez l’oeuvre des terroristes.@TwitterSafety
"Certaines familles envisagent de se joindre à la plainte"
Déposée contre X, la plainte "vise ceux qui ont pris les photos, ceux qui les ont diffusées sur internet et enfin ceux qui les relaient et les utilisent pour appeler à la haine". "Des familles, malheureusement, ont vu ces images, qui font des dégâts psychologiques énormes et certaines envisagent de se joindre à la plainte", a ajouté Guillaume Denoix de Saint-Marc, qui était mardi aux côtés des proches des victimes reçues au ministère des Affaires étrangères.
Des membres de l'association avaient signalé la diffusion de ces photos dès dimanche auprès de Pharos, la plateforme du ministère de l'Intérieur. "Plusieurs publications avaient été rapidement supprimées mais elles continuent de reparaître", a déploré Guillaume Denoix de Saint-Marc. Une enquête judiciaire a par ailleurs été ouverte lundi à Paris par le parquet national antiterroriste au lendemain de cette attaque, dans laquelle ont péri six jeunes humanitaires français de l'ONG Acted, leur chauffeur et leur guide nigériens, dans un parc naturel à 60 kilomètres de Niamey.