Ce vendredi 28 mai, vers 10 heures, un homme d'une quarantaine d'années a porté plusieurs coups de couteau à une policière municipale dans les locaux de la police municipale de La Chapelle-sur-Erdre, près de Nantes, en Loire-Atlantique. Selon une source proche du dossier, les jours de la victime ne sont plus engagés. Le suspect, connu pour radicalisation et qui a également séquestré pendant sa cavale une jeune femme pendant 2 h 30, a été interpellé par les gendarmes, selon les informations d'Europe 1, avant de succomber à ses blessures. Deux gendarmes ont été blessés par balles au cours de l'interpellation.
Les informations à retenir :
- Une policière a été agressée au couteau dans les locaux de la police de La Chapelle-sur-Erdre, près de Nantes
- L'agresseur a également séquestré une femme pendant sa cavale
- Le suspect est mort après son interpellation
- Cet homme, connu pour radicalisation, a été libéré de prison il y a quelques semaines
Une policière agressée au couteau et grièvement blessée
Les faits ont eu lieu aux alentours de 10 heures, vendredi dans les locaux de la police municipale de La Chapelle-sur-Erdre, près de Nantes. Un homme a porté plusieurs coups de couteau à une policière, la blessant gravement. "J'ai entendu crier, ça criait au commissariat", détaille un témoin auprès d'Europe 1. "Puis, le gars est parti à fond avec la voiture. Je dirais qu'il était tout seul."
Selon ce même témoin, le suspect, qu'il décrit comme "grand, costaud", a pris la fuite avant d'avoir un accident, d'abandonner son véhicule et de repartir à pied. L'automobile, une Golf grise immatriculée en Ille-et-Vilaine, est restée plus de trois heures, moteur tournant, abandonnée au milieu de la chaussée avec les pneus éclatés après avoir heurté un terre-plein central. Le temps, sans doute, de laisser les équipes cynophiles s'assurer qu'elle n'était pas piégée.
Une jeune femme séquestrée pendant la cavale
Les restaurants et cafés sont alors priés de fermer leurs terrasses, tandis que les forces de l'ordre se déploient aux entrées et sorties de la commune, elle-même survolée par trois hélicoptères. Une formation du GIGN est même arrivée en renfort de la région parisienne à la mi-journée. L'étau paraît ensuite se resserrer dans un quartier récent, un peu plus au nord, où se trouve la brigade de gendarmerie à laquelle l'individu comptait, semble-t-il, s'attaquer.
Pendant sa cavale, l'homme a également séquestré une jeune femme pendant 2h30, a annoncé vendredi soir le procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès. L'agresseur avait pénétré dans l'appartement de la jeune femme, d'où il a fait feu sur des gendarmes en faction. Le magistrat a également indiqué que l'assaillant avait avant sa cavale agressé un autre policier dans les locaux de la police municipale, lui portant un coup de couteau, bloqué par son gilet pare-balles.
"Il pouvait y avoir des balles perdues"
A son balcon, Mathis a vu une partie de la scène finale. "Il devait être environ 12 h 50 quand les gendarmes ont crié qu'ils l'avaient trouvé", raconte-t-il au micro d'Europe 1. "Ils disaient 'il est là, il est là'. Ils nous ont demandé de rentrer chez nous et de ne pas rester aux fenêtres parce qu'il pouvait y avoir des balles perdues."
D’après les informations d'Europe 1, le suspect aurait saisi l’arme de service de la policière avant de fuir. Il n'y a pas de précisions, à ce stade, sur les circonstances de cette agression, ni sur les motivations de l'auteur. Arrivé sur place dans l'après-midi, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a précisé que 250 gendarmes avaient été mobilisés pour trouver et stopper l'individu qui "voulait agresser des gendarmes".
La victime, de son côté, est décrite comme une femme "dévouée", "toujours auprès de nous pour la commune" par Margaux, qui tient un salon de coiffure juste à côté du poste de police, et s'est confiée à Europe 1. "Un service à demander ? Elle est là. C'est un de ses collègues qui m'a appris l'agression, il s'est effondré dans mes bras."
Le suspect, connu pour radicalisation et libéré de prison il y a quelques semaines, est mort
Le suspect a été interpellé par les gendarmes quelques heures plus tard. Au cours de cette opération, deux militaires ont été blessés par balles au niveau des membres supérieurs. Le suspect, armé, a lui été grièvement blessé lors de son interpellation, avant de succomber peu de temps après à ses blessures. Selon Gérald Darmanin, l'assaillant a "agressé" les gendarmes "en tirant sur eux", avant d'essuyer une riposte.
"La policière municipale a été courageuse, a su se protéger avec les moyens qu'elle avait et, malgré ses blessures importantes, va survivre et c'est une très bonne chose", a ajouté le ministre de l'Intérieur. "Nous pensons à ses collègues et à l'ensemble des policiers municipaux de France dont je sais qu'ils sont des victimes, aussi, de cette violence contre nos forces de l'ordre."
"Ça fait vraiment un choc à La Chapelle"
Selon les informations d'Europe 1, l'individu était connu pour radicalisation et avait été libéré de prison il y a quelques semaines. Cet homme, de nationalité française, s'était radicalisé en prison et était fiché au FSPRT (fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste). Sa libération avait été validée par le groupe d'évaluation départementale de Loire-Atlantique. Le suspect, qui souffrait de schizophrénie, s'était engagé à suivre un traitement thérapeutique. Une enquête a été ouverte vendredi soir pour tentative de meurtre sur la policière municipale et des gendarmes mais aussi pour séquestration de la jeune femme, selon le procureur de la République de Nantes.
"Cette enquête criminelle confiée à la section de recherches est aujourd’hui supervisée et dirigée par le parquet de Nantes", a déclaré Pierre Sennès lors d'une conférence de presse, précisant que "cette situation est susceptible d'évoluer" si "une qualification pénale en lien avec le terrorisme" était retenue au gré de l'avancement de l'enquête.
Katell, la victime d'une cinquantaine d'années, vit à un peu plus de 20 kilomètres de La Chapelle-sur-Erdre, une ville où elle était donc particulièrement appréciée avec son binôme, Thierry. "Tous les matins, ils passaient dans le bourg à pied. Ils nous demandaient si tout allait bien, ils nous disaient bonjour. Vraiment des gens gentils... Ça fait vraiment un choc à La Chapelle", raconte Fabienne, la patronne d'un bar situé juste à côté des locaux de la police municipale. Un choc pour cette commune d'environ 20.000 habitants qui, peu à peu, retrouvait son calme vendredi en fin de journée.