La mise en cause de deux hommes de nationalité soudanaise écroués après le viol d'une femme de 40 ans en centre-ville de Nantes samedi a suscité lundi un débat sur la sécurité dans cette ville. Les faits se sont produits samedi un peu avant 06H00 du matin sur l'île de Nantes, près de la grue jaune. La victime a expliqué qu'elle se rendait chez une amie au moment où elle a été agressée.
Cinq minutes de calvaire
En chemin, elle a demandé "à deux individus s'ils avaient un briquet pour pouvoir allumer une cigarette", a détaillé le procureur de la République de Nantes, Renaud Gaudeul, lors d'un point de presse. C'est alors qu'ils l'ont agressée, dans un premier temps pour tenter de lui voler ses effets personnels.
Elle a expliqué qu'ils l'ont ensuite frappée, "la mettant au sol, et commençant à vouloir la dénuder", a ajouté le procureur. L'agression a duré au moins cinq minutes, et des personnes ayant entendu les cris de la victime ont appelé les secours.
Deux hommes en situation régulière
Les deux auteurs présumés, interpellés peu après les faits, sont deux Soudanais, en situation régulière, âgés de 17 et 27 ans. "Les deux individus ont été placés en détention provisoire à l'issue de leur présentation devant le juge des libertés et de la détention", a indiqué Renaud Gaudeul lundi soir.
Il avait annoncé plus tôt dans la journée l'ouverture par le parquet d'une information judiciaire "des chefs notamment de viol et agression sexuelle commis avec plusieurs circonstances aggravantes puisqu'en effet, il leur est reproché des faits de viol en réunion et en état d'ivresse manifeste". Ils encourent "20 années de réclusion criminelle", a précisé le procureur.
La victime présente des traces de coups sur le corps
La victime "présente des traces de violences sur l'intégralité du corps, depuis les membres inférieurs jusqu'à la tête, en passant par les membres supérieurs", a indiqué Renaud Gaudeul, ajoutant qu'elle avait une ITT de 10 jours.
Les deux hommes nient les faits
Les deux hommes, sans antécédents judiciaires, vivaient en France depuis plusieurs années. Ils nient les faits. Celui qui est mineur indique qu'il aurait tenté d'empêcher les violences. Le second, âgé de 27 ans, a réfuté toute agression.
"Cela apparaît toutefois totalement contradictoire d'une part avec les premiers éléments dont nous disposons s'agissant de l'exploitation qui a pu être faite des images de vidéoprotection, et d'autre part avec le récit qui a pu nous être fait par la victime", a estimé Renaud Gaudeul.
De vives réactions à droite
Plusieurs personnalités de droite ont réagi à cette agression, parmi lesquelles la présidente de la région Pays de la Loire, Christelle Morançais. "Cauchemar absolu au cœur de Nantes ! Un drame qui, malheureusement, se banalise. Peut-on encore se sentir en sécurité à Nantes lorsque l'on est une femme ?", s'est-elle interrogée dans un tweet.
"Après deux années un peu particulières, on retrouve actuellement des niveaux de délinquance que l'on connaissait avant 2019 avec de nouveau davantage de violence dans l'espace public", a déclaré le préfet des Pays de la Loire, Didier Martin, sur BFMTV.
"C'est évidemment un drame, je me réjouis que la police nationale ait pu très rapidement interpeller les auteurs présumés", a-t-il ajouté, indiquant que "70 policiers supplémentaires" avaient rejoint Nantes depuis 18 mois.
Un troisième homme interpellé
Un troisième homme, un Soudanais en situation régulière de 27 ans, a lui aussi été interpellé samedi, mais "en l'état actuel des éléments, rien ne permet d'indiquer qu'il a participé de près ou de loin aux faits de violences sexuelles", a précisé le procureur.
"On lui reproche des faits de rébellion avec arme, puisqu'en effet, lorsque les forces de l'ordre sont intervenues, il s'est débattu avec force et notamment avec arme, en faisant usage d'une pierre à l'encontre d'un fonctionnaire de police qui a été blessé au niveau de la tempe", selon Renaud Gaudeul.
Cet homme devait être présenté lundi en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel.