La quatrième journée de mobilisation contre la loi Travail a dégénéré un peu partout en France, jeudi. A Paris, trois policiers ont été blessés, dont l'un est en "état d’urgence absolue". A Rennes, où 4.000 manifestants défilaient, six policiers ont également été blessés et un jeune homme de 20 ans a été admis à l'hôpital après avoir a été blessé à l’œil par "un tir de projectile".
18 personnes interpellées. "18 casseurs ont été interpellés", a précisé sur Europe 1 Patrick Strzoda, le préfet d’Ile-et-Vilaine. "J’insiste sur le terme ‘casseurs’, car ce que nous avons vécu aujourd’hui à Rennes montre bien la logique qui anime ces militants radicaux qui viennent casser, s’affronter avec les forces de l’ordre et ensuite commettre de nombreuses exactions", explique-t-il sur Europe 1.
"Un groupe de 600 casseurs au profil particulièrement hostile". "Nous avions d’un côté un cortège organisé par les organisations syndicales, que j’avais d’ailleurs rencontré la veille, et qui s’est très bien passé. Et en marge de ce cortège, un groupe de 600 casseurs, au profil particulièrement hostile, cagoulés, avec des sacs à dos remplis de divers projectiles. Ce sont des militants qui appartiennent à l’ultra-gauche radicale, auxquels s’agrègent des zadistes de Notre-Dame-des-Landes et des étudiants et lycéens qui sont instrumentalisés. Ces personnes sont allées directement au contact des forces de l’ordre qui avaient été positionnées pour protéger le centre historique de Rennes et volontairement, ils sont allés avec des armes de plus en plus importantes, comme des harpons", détaille le préfet.
L'Unef accuse la police. Le président de l'Unef, William Martinet, a de son côté accusé directement le comportement de la police. "Vous avez des forces de l’ordre qui, à certains moments, ont une stratégie de maintien de l’ordre qui est contre-productive, qui parfois même se traduit par des violences à l’égard de cortèges de manifestants qui sont pacifiques. Il y a certaines villes universitaires, notamment dans l’ouest de la France, à Rennes ou à Nantes, où il y a une répression policière", a-t-il insisté sur Europe 1. Un réquisitoire balayé immédiatement par Patrick Strzoda. "Les personnes qui sont allées au contact des forces de l’ordre n’étaient pas des gentils manifestants du cortège traditionnel", répète-il.
"Une logique de violence de plus en plus importante". "Ce n’était pas une manifestation, c’était un attroupement armé qui a obligé les CRS à réagir parce qu’ils étaient eux-même attaqués et qu’il fallait mettre fin à des exactions qui concernaient des agences bancaires, du mobilier urbain, de nombreux commerces qui ont été tagués. Il y a une logique de violence de plus en plus importante dans ces groupuscules qu’on ne peut pas accepter", a-t-il conclu.