Le parquet de Paris a demandé vendredi un procès pour onze protagonistes, dans l'enquête sur le vol inédit de 52 kilos de cocaïne au siège de la police judiciaire parisienne, a appris l'AFP de sources proches du dossier. Parmi les cinq policiers visés dans cette affaire, qui avait secoué le prestigieux 36, Quai des Orfèvres, figure le suspect numéro un, Jonathan Guyot, alors en poste à la brigade des stupéfiants et soupçonné d'avoir volé la drogue dans les scellés, dans la nuit du 24 au 25 juillet 2014.
Le parquet demande aussi un procès pour Christophe Rocancourt, connu comme "l'escroc des stars" et soupçonné d'avoir aidé Jonathan Guyot depuis la prison où ils se sont connus. Contre Guyot, le parquet demande un procès pour détournement de scellés par personne dépositaire de l'autorité publique, en l'occurrence la cocaïne de l'été 2014 mais aussi du cannabis puisé dans des scellés quelques mois plus tôt. Le réquisitoire le vise aussi pour les délits de trafic de stupéfiants, blanchiment et tentative de blanchiment de ce trafic, a expliqué à l'AFP l'une des sources.
La cocaïne n'a jamais été retrouvée. Le parquet de Paris a requis son maintien en détention, ainsi que pour un autre acteur clé de l'affaire, Farid K., dit "Robert". Interpellé après un an et demi de cavale, connu comme un indicateur de Jonathan Guyot, il est soupçonné de l'avoir aidé à transporter et à écouler la drogue. C'est aussi le cas d'un autre suspect, Moussa B., un homme d'une trentaine d'années déjà condamné dans des affaires de stupéfiants. En fuite, il est visé par un mandat d'arrêt. Quatre autre policiers sont visés par le parquet, qui requiert un non-lieu pour un cinquième fonctionnaire. Parmi eux figure un frère de Jonathan Guyot. L'épouse du brigadier est aussi visée par le parquet de Paris.
Les enquêteurs n'ont jamais remis la main sur la drogue. En revanche, des sommes en liquide ont été retrouvées: près de 9.000 euros à son domicile et environ 16.000 euros dans un de ses sacs à dos. Son frère a reconnu avoir récupéré 200.000 euros, entreposés chez un ami, et les avoir cachés au fond et autour du lac de Créteil. L'affaire avait alors pris un tour rocambolesque. Guyot avait rencontré en prison Christophe Rocancourt et lui avait demandé d'envoyer un proche chercher l'argent du lac.