Loïc Cantin, le président de la FNAIM le reconnait, le marché immobilier continue d’être en grande difficulté et la situation politique instable issue de la décision d’Emmanuel Macron d’organiser des élections législatives anticipées, fin juin fragilise encore plus le secteur. La preuve, ces dernières heures, les obligations du trésor ont bondit, l’argent est plus cher et les quelques gains obtenus par les particuliers après la baisse des taux décidée par la BCE la semaine dernière sont pratiquement effacés. Pour Loïc Cantin, cette situation n’est pas de nature à ramener la confiance chez les vendeurs comme chez les acquéreurs.
Moins de transactions, les agents immobiliers paient l’addition
Les chiffres parlent d’eux même. Selon la FNAIM, sur un an, 1.120 défaillances d’agences immobilières enregistrées en France, un record. 1 agence sur 24 a fait faillite, +112% sur les 12 derniers mois. Conséquence directe de la flambée des taux d’intérêt et du remboursement du prêt garanti par l’État accordé par Bercy, lors de la crise Covid. Le revers de la médaille du "quoi qu’il en coûte". De nombreuses TPE indépendantes sont aujourd’hui dans l’incapacité de rembourser le PGE sans relance du marché immobilier.
L’emploi n’est pas épargné puisque l’on devrait passer de 93.383 agents commerciaux indépendants, détenteurs d’une carte professionnelle en 2023 à 78.946 cette année. Seuls les agents en CDD et CDI se retrouvent protégés, 500 nouveaux postes depuis janvier, une note d’espoir malgré des chiffres à venir toujours plus sombres. D'ici à la fin de l’année, la FNAIM prédit 1.400 disparitions d’agences dans tout le pays. Autre profession touchée, les administrateurs de biens. Le nombre de faillites a progressé de 35% ces 12 derniers mois.
Le projet de loi Kasbarian suspendu au résultat des législatives anticipées
La dissolution de l’Assemblée nationale a-t-elle stoppée net les deux projets de loi en cours d’examen par les parlementaires ? Le projet de loi Kasbarian sur le logement et la simplification ainsi que le texte sur la taxation des meublés touristiques passent à la trappe sans certitude sur leur reprise éventuelle par la majorité qui sortira des urnes. Il faut désormais attendre la rentrée de septembre pour éventuellement reprendre les travaux, déplore Loïc Cantin.
En attendant, le président de la FNAIM suggère aux propriétaires vendeurs de poursuivre la baisse des prix enclenchée depuis quelques mois pour espérer céder leur bien, seule solution fiable actuellement pour redynamiser le marché immobilier.