Enfin, les règles d’octroi des crédits immobiliers vont bouger ! Alors que la production de crédits immobiliers a chuté de moitié en deux ans, conséquence directe de la hausse des taux, le Haut Conseil de stabilité financière a décidé lundi d’une évolution des normes. Il réunit notamment le gouverneur de la Banque de France et le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire.
Parmi les mesures actées : l’augmentation de la durée du prêt pour les projets qui intègrent d’importants travaux de rénovation énergétique. Elle passe ainsi de 25 à 27 ans au maximum. Le Haut Conseil de stabilité financière a aussi apporté son soutien à une initiative lancée par Bruno Le Maire avec les banques : la mise en place d’une procédure de réexamen des demandes de prêts refusés une première fois.
"Fluidifier l’octroi de crédits"
Mais ces dispositifs sont-ils suffisants pour relancer la production de crédits ? Bercy et la Banque de France en sont convaincus. Les mesures annoncées doivent "fluidifier l’octroi de crédits", en éliminant les potentiels "obstacles techniques".
Stéphanie Villers, conseillère économique au cabinet de conseil PwC, y voit aussi une bonne première étape : "Il faut y aller doucement. Parce que je rappelle qu’au départ, la hausse des taux d’intérêt visait à ralentir l’activité économique globale pour pouvoir juguler l’inflation. Et on y va donc doucement : l’idée, c'est de redonner une bouffée d’oxygène au marché immobilier, pas qu’il se redynamise à tout-va". Mais le son de cloche est beaucoup plus nuancé chez les courtiers en immobilier. Certains dénoncent un énième raté.
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Pas de révision du taux d’endettement maximal à 35%
Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer, reconnait de son côté qu’il y a du mieux. Même si le sujet du taux d’endettement maximal à 35% n’est pas résolu : "Ça reste de toute façon un plafond que peu de ménages veulent atteindre. Mais la vraie clé, c’est de laisser les banques aller au-delà de ce plafond quand elles pensent que c’est raisonnable et que c’est justifié".
Mais ces mesures ne sont qu’une partie de la solution : pour relancer la production de crédits, il faut aussi relancer la demande. Car beaucoup de Français ont tout simplement repoussé, si ce n’est abandonné leurs projets d’achats. Et les mesures du Haut Conseil n’y pourront rien : seule une baisse des prix changera la donne et elle ne fait que débuter timidement…