L'achat immobilier devient de plus en plus délicat à réaliser pour les Français. En raison de l'augmentation importante des taux d'intérêt et des effets délétères de l'inflation sur le pouvoir d'achat des ménages, le nombre de transactions s'est contracté de 14,1% entre le premier semestre 2022 et le premier semestre 2023, observe Century21 dans un communiqué. Pourtant, les prix ont tendance à baisser mais de façon insuffisante pour compenser la hausse des crédits. S'agissant des appartements, le prix du mètre carré s'établit à 4.198 euros en moyenne, soit en baisse de 1,7% par rapport à 2022. Mais ces tarifs demeurent supérieurs à ceux observables en 2021.
Sur le front des maisons, les prix ne parviennent même pas à s'infléchir et sont en hausse de 0,9% pour un prix moyen au mètre carré de 2.636 euros. Devant ce constat, les ménages n'ont d'autre choix que d'accepter certaines concessions. À commencer par la surface. La superficie moyenne diminue en effet de 1,6% pour les maisons et de 1,9% pour les appartements. Et ce alors que la crise sanitaire a révélé chez certains un besoin criant d'espaces.
Pas de "désamour de la population pour l'acquisition"
Si les Français achètent plus petit, ils doivent également revoir à la hausse leur apport personnel. Et de façon assez significative. Entre le premier semestre 2022 et le premier semestre 2023, cet apport a augmenté de plus de 60% et constitue désormais près de 35% du prix final d'achat... contre 0% en 2017 et 2018 ! "Le souhait d’être propriétaire est toujours extrêmement présent dans le cœur des Français. "Nous ne sommes pas face à un désamour de la population pour l’acquisition mais face à un désemparement des ménages devant des niveaux de prix trop élevés que les conditions de crédit ne permettent plus d’absorber", analyse Charles Marinakis, président de Century 21 France.
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Cette photographie globale de la situation cache, de surcroît, d'importantes disparités selon les régions. L'exemple le plus frappant nous vient sans doute de Normandie où le nombre de transactions a chuté de 32,9% pour les appartements (22,1% pour les maisons). Un constat largement imputable aux tarifs devenus parfois prohibitifs. Dans le département du Calvados, ceux-ci se sont accrus de 11,2% entre le premier semestre 2022 et le premier semestre 2023. Quant à la surface des biens acquis, elle se contracte de 5,8% dans la région.
Une baisse nécessaire de "10 à 12%" pour compenser la hausse des crédits
La situation aurait pu être différente en Île-de-France mais le constat s'avère finalement analogue. En région parisienne, les prix ont baissé de façon non-négligeable en l'espace d'un an : -3,9% pour les maisons et -4,2% pour les appartements. Et pourtant, le nombre de transactions chute lourdement sur le segment des appartements (-18,2%) et se limite à -11,1% pour les maisons. "Pour que le marché reparte, il n’y a pas d’alternative possible : il faut que les prix baissent substantiellement (de l’ordre de 10 à 12% en fonction des territoires) pour compenser la hausse des crédits qui est venue désolvabiliser une partie des acheteurs", explique Charles Marinakis. En Île-de-France, la surface moyenne acquise a, par ailleurs, atteint un niveau plancher inédit depuis 10 ans (56,2m²).