Stéphane Bern propose chaque jour, dans Historiquement vôtre avec Matthieu Noël, de partir à la découverte de ces expressions que l'on utilise au quotidien sans forcément connaître leur origine. Jeudi, l'animateur ausculte les racines de l'expression "se faire appeler Arthur". Cette dernière est synonyme de se faire brocarder ou réprimander.
"Avant de vous dévoiler l’expression du jour, je voulais vous lire le mail reçu de la part de Constance Benqué, la patronne d'Europe 1 : 'Salut Stéphane, bravo pour 'Historiquement Vôtre', heureusement que tu tiens la baraque à bout de bras. Ce n'est pas comme l’autre grand nigaud. Si tu le croises, envoie-le dans mon bureau, il va se faire appeler Arthur.'
Cela m'a donné l’idée pour l’expression du jour : 'Se faire appeler Arthur.' D’où vient cette formule ? Deux hypothèses s’entrechoquent sur son explication : au siècle dernier, dans les années 1920, 'Arthur' était l’équivalent de 'Jules', utilisé pour désigner un proxénète, un maquereau. Dès lors, 'se faire appeler Arthur' revenait à se faire houspiller par son souteneur quand le rendement n’était pas au rendez-vous.
La deuxième explication n'est pas plus souriante…
Pendant la France occupée, les patrouilles allemandes faisaient respecter un couvre-feu qui commençait à 20 heures. Les retardataires dans les rues de la capitale se voyaient alors hurler dessus dans la langue de Goethe. 'Acht Uhr' signifie en effet 'Huit Heures'. 'Arthour' est devenu 'Arthur'. Comme il n’était jamais prononcé de façon courtoise, l’expression 'se faire appeler Arthur' est née.
Au Pays-Bas, il y a deux expressions étonnantes pour signifier le fait de se faire réprimander : on dit 'se faire laver les oreilles' et 'prendre le vent par le devant', quand en Roumanie on dit 'se faire frotter le radis'. L'image est suffisamment parlante… ou pas."