"Je demande aux Français ne ne pas aller dans les zones à risques, c'est trop dangereux" de François Hollande, "ce n'est pas un souhait que je souhaite", formulé par Nicolas Sarkozy… Personne n'est épargné par les lapalissades, pas même les politiques, car ces tautologies sont fréquentes dans la communication et le langage courants. On répète la même idée et il s'agit, en l'espèce, d'un pléonasme. Dans Historiquement vôtre sur Europe 1, mardi, Stéphane Bern revient sur la fameuse lapalissade et ses origines.
Injustice pour La Palice
Pour comprendre, il faut d'abord revenir sur un homme de la fin du 15e siècle et du début du 16e siècle : Jacques II de Chabannes, maréchal de François 1er, seigneur de La Palice, une commune de l'Allier à 25 km de Vichy. En se moquant des lapalissades, on se moque de lui, mais c'est en réalité injuste : ce dernier n’a jamais commis le moindre truisme, un mot qui vient du mot anglais "true".
Jacques II de Chabannes de La Palice est mort en 1525 lors du siège de Pavie, en Lombardie, aux côtés de François 1er. Sa veuve fit écrire ces mots sur sa tombe ramenée en France : "Hélas, La Palice est mort, il est mort devant Pavie, hélas s’il n’était pas mort, il ferait encore envie."
Une postérité internationale
Un plaisantin mais également poète, Bernard de la Monnoye, fit exprès de confondre le "F" et le "S", deux siècles plus tard. Cela donna "s'il n’était pas mort, il serait encore en vie". Il décida d’en faire une chanson truffée de lapalissades. L'une des plus célèbres d'entre elles : "Il mourut le vendredi, le dernier jour de son âge, s'il fût mort le samedi, il eut vécu davantage."
La chanson ironique donna à monsieur de La Palice une étonnante postérité internationale : on utilise en effet ce mot en Angleterre, en Italie, mais aussi en Russie. Regoûtons d'ailleurs à l'une de ces vérités évidentes énoncée par Johnny Hallyday, lors du Paris-Dakar 2002 : "Tu te rends compte ? Si on n'avait pas perdu une heure et quart, on serait déjà là depuis une heure et quart."