Un enseignant canadien s'est associé à une brasserie pour recréer une bière du 4ème siècle afin d'apprendre le procédé de fabrication utilisé dans le monde antique.
Un boisson "trop aigre". Mais la cervoise s'est avérée "trop aigre à mon goût", a expliqué Matt Gibbs, spécialiste de l'histoire hellénistique et romaine à l'université de Winnipeg au Manitoba (centre). "Cela faisait partie de l'expérience qui consistait à mesurer à quel point nos palais ont changé avec le temps car, par exemple, il y a du sucre dans presque tout maintenant", a-t-il expliqué.
Première étape : fabriquer du pain. Matt Gibbs et la brasserie Barn Hammer de Winnipeg sont partis d'une recette écrite par un alchimiste en Egypte au IVe siècle. Ils ont moulu de la farine d'orge à la main et ajouté de l'eau pour faire du pain au levain. Il leur a fallu 18 heures pour cuire les pains à feu très doux afin de garder les enzymes du levain vivantes.
"Les fours d'aujourd'hui chauffent trop fort", déplore Matt Gibbs en expliquant avoir passé "la journée à allumer et éteindre le four pour que le pain cuise à basse température". Le pain a ensuite été submergé dans un fermenteur pendant deux semaines, s'apparentant d'abord à un lait battu avant de révéler une jolie teinte dorée.
"Ça n'avait pas vraiment un goût de bière". "Ce n'était pas si mauvais, mais ça n'avait pas vraiment le goût de la bière, comme le décrivent la plupart des gens", a dit Brian Westcott, copropriétaire de la brasserie, dans un communiqué. Matt Gibbs s'est néanmoins dit "surpris" de constater à quel point le procédé de base de fabrication de la bière semble avoir si peu changé au fil des siècles, comparé à celui des brasseries artisanales d'aujourd'hui.
Après la bière, l'hydromel. Pour l'heure, les associés ne comptent pas offrir leur bière au public. Mais Matt Gibbs prévoit maintenant de faire de l'hydromel selon une recette d'un sénateur romain du 1er siècle de l'ère moderne.