L’INTERVIEW. Ils ont retrouvé un début de liberté il y a dix jours. Les deux pilotes français, Pascal Fauret et Bruno Odos, soupçonnés de trafic de cocaïne en République dominicaine, expliquent à Europe 1 leur soulagement de "pouvoir marcher que je le veux, me lever, me coucher quand je le veux", selon les mots de Pascal Fauret.
Lui et son collègue Bruno Odos ne sont pas autorisés à quitter la République dominicaine, où ils ont été enfermés pendant quinze mois, avant le début du procès. "Je ne me sens pas en liberté", explique Bruno Odos. "Je suis dans un pays que je ne connais pas », dont il n’a « connu que les prisons et la marge de sa population, qui n’est pas forcément représentative, je l’espère".
Les deux pilotes de jet privé sont revenus pour Europe 1 sur leurs conditions de détention dans ce pays. Bruno Odos raconte comment, pendant "une bonne quinzaine de jours", ils sont restés dans "un cachot comme dans Midnight Express", ce film qui raconte la longue et difficile détention d’un Américain dans les geôles turques. "C’était terrifiant", se souvient le pilote, qui continue en expliquant qu’après cette période, "nous avons été enfermés 30 jours à six dans une cellule de 10m2 avec une sortie de 15 minutes pour aller se laver".
Les deux hommes, soupçonnés d’avoir voulu transporter 700 kg de cocaïne répartis dans 26 valises, continuent de clamer leur innocence. "Le contenu [des valises], on ne le maîtrise pas", se défend Bruno Odos. "On paie des taxes de sûreté, de surveillance", souligne le pilote, qui affirme ne pas vérifier ce que contiennent les valises.
Si Bruno Odos estime avoir "des idées" sur ce qui a pu se passer, Pascal Fauret, lui, n’a pas "tous les tenants et les aboutissants" et n’est "pas arrivé, du fond de [sa] cellule, à pouvoir démêler une chose aussi compliquée". Le procès des deux pilotes devrait débuter dans trois ou quatre mois.
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