"La crise avec les Etats-Unis est derrière nous", a assuré jeudi matin Benjamin Netanyahou à l’issue d’une discussion par téléphone avec Joe Biden, le vice-président américain. Pour tenter de dégeler les relations entre les deux pays, le Premier ministre israélien a été contrait d’exprimer officiellement des "regrets" quant à "l'annonce malheureuse" d’un nouveau projet de colonisation.
Joe Biden se trouvait ainsi au beau milieu d’une visite officielle en Israël et en Cisjordanie, tentant de relancer le processus de paix, quand le ministère israélien de l'Intérieur a annoncé mardi le projet de construction de 1.600 logements juifs à Ramat Shlomo. Or ce quartier juif orthodoxe érigé dans le secteur de Jérusalem-est a été annexé par Israël en 1967 et n'est pas reconnu par la communauté internationale.
Les protestations, venues notamment des dirigeants palestiniens mais aussi de l'ONU et de l'Union européenne, n’ont pas tardé. Joe Biden a lui-même accusé le gouvernement israélien de "saper la confiance nécessaire à des négociations fructueuses" avec les Palestiniens. Des termes particulièrement durs en langage diplomatique.
Le processus de paix au point mort
Jeudi matin, le vice-président américain a fait savoir qu’il "appréciait" les regrets exprimés par les autorités israéliennes. "Quelquefois seul un ami peut formuler les vérités les plus dures à dire", a commenté Joe Biden.
Reste que les discussions autour du processus de paix sont toujours au point mort. Car, au-delà du moment choisi pour annoncer ce projet, Israël n’a pas renoncé à la construction de nouvelles colonies à Jérusalem-est.
Or, le président palestinien, Mahmoud Abbas, a prévenu une nouvelle fois jeudi qu'il ne reprendrait pas les négociations avec Israël sans un arrêt complet de la colonisation. "Le communiqué (israélien) est inacceptable parce qu'il parle d'une erreur de calendrier et non d'une erreur sur le fond", a résumé le négociateur palestinien Saëb Erakat.