Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) réclame l'abrogation de la loi sur l'interdiction du voile islamique intégral en France, la libération d'activistes et sept millions d'euros en échange de la libération des sept otages français et africains enlevés au Niger, rapporte lundi la chaîne de télévision Al Arabia. Une exigence qui survient alors que le Conseil constitutionnel a levé, jeudi dernier, le dernier obstacle à l'interdiction de la burqa dans tout l'espace public français.
Des exigences irréalistes
"Les ravisseurs ont des exigences irréalistes que le Mali et la France ne peuvent pas accepter (...)", rapporte Al Arabia, qui dit s'appuyer sur des sources informées anonymes. Les premiers contacts entre Aqmi et des chefs locaux au Mali ne sont "pas encourageants", en raison de la nature de ces exigences, ajoutent ces sources citées par la chaîne d'information arabophone.
"Cette fuite est étonnante", explique Anne Giudicelli, spécialiste du terrorisme, sur Europe1,"ce n'est pas une pratique habituelle du groupe que de procéder ainsi. Est-ce que c'est pour tester ce que ça pourrait provoquer en France ou est-ce simplement une information qui n'émane que d'une source proche du groupe, mais du groupe lui -même ?", s'interroge-t-elle.
À Paris, le ministère français des Affaires étrangères n'a pas souhaité commenter ces informations. "Comme vous le savez, la discrétion est une condition indispensable à l'efficacité de notre action", a-t-il dit lors d'un point de presse électronique. "Nous ne commentons pas les nombreuses rumeurs qui surgissent depuis l'enlèvement et dont la plupart sont absurdes ou infondées", ajoute-t-il.
Inquiétude pour la santé d’un otage
Les exigences formulées selon Al Arabia par Aqmi interviennent au moment où le sort de la seule femme otage, Françoise Larribe, suscite l'inquiétude. Elle souffrirait d'un cancer et aurait besoin de soins réguliers.
"Françoise Larribe a effectivement subi une chimiothérapie en France", a déclaré un responsable d'Areva au Niger, qui a demandé à ne pas être identifié. "D'après ce que j'ai retenu des échanges avec son époux, avant le rapt, elle avait développé une sorte de foyer infectieux et les médecins travaillaient à lui éviter la métastase", a-t-il ajouté. "Son mari disait qu'elle allait retourner en France pour le contrôle et le suivi.
Aqmi dit avoir exécuté en juillet dernier le travailleur humanitaire français Michel Germaneau, âgé de 78 ans, en déclarant agir en représailles de la participation de militaires français et mauritaniens contre un de ses camps au Mali. Fin septembre, la France s'était déclarée prête à discuter avec les ravisseurs des sept otages du Niger tout en précisant n'avoir reçu aucune demande de leur part.