Le feuilleton judiciaire touche à sa fin. Mercredi, la Cour suprême du Royaume-Uni doit se prononcer sur l'extradition de Julian Assange, le créateur de WikiLeaks, vers la Suède. Les juges se sont donné près de quatre mois pour trancher le cas du sulfureux Australien, dont le sort sera scellé lors d'une audience d'une dizaine de minutes.
Pour Julian Assange, qui refuse d'être livré à la Suède, il s'agit de la toute dernière étape judiciaire en Grande-Bretagne, après 18 mois de procédure dans le pays. Europe1.fr récapitule les enjeux de cette décision très attendue.
Que reproche-t-on à Julian Assange ? Un mandat d'arrêt a été émis contre lui en Suède, en novembre 2010, dans une affaire de viol et d'agressions sexuelles. L'avis de recherche a ensuite été publié par Interpol, et Julian Assange s'est présenté à la police à Londres, où il a été arrêté et placé en détention, avant de bénéficier d'une mesure de liberté conditionnelle. Le fondateur de WikiLeaks, lui, clame son innocence depuis le début de l'affaire et assure que les relations sexuelles étaient consenties.
Quels sont les scénarios possibles ? Mercredi, la Grande-Bretagne peut décider donner le feu vert à l'extradition de l'Australien, qui pourrait alors être livré aux autorités suédoises sous dix jours. Dans ce cas, Julian Assange peut décider de jouer sa dernière carte en saisissant la Cour européenne des droits de l'Homme. Les juges peuvent aussi décider de dire "non". Mais la Suède a déjà mis en garde contre une telle décision, susceptible, selon elle, de remettre en cause les règles du mandat d'arrêt dans au moins huit pays d'Europe.
Que risque Julian Assange ? En Suède, il encourt jusqu'à quatre ans de prison, mais serait plus probablement condamné à deux ans maximum, selon Le Nouvel Observateur. Encore faut-il que la justice suédoise le condamne pour ces faits, ce qui n'est pas certain.Mais au-delà d'une possible condamnation par Stockholm, Julian Assange dit aussi craindre à terme d'être transféré depuis ce pays vers les Etats-Unis. Sa défense affirme qu'il existe en effet un "risque réel" que le fondateur de WikiLeaks soit envoyé aux Etats-Unis, interné dans la base de Guantanamo, voire "condamné à mort", pour avoir divulgué sur son site des documents confidentiels. En 2010, WikiLeaks a notamment publié des dizaines de milliers de documents militaires secrets sur l'Irak et l'Afghanistan, ainsi que des télégrammes diplomatiques américains.
Quels sont ses recours ? Tous les recours ayant été épuisés en Grande-Bretagne, il ne lui restera donc plus que la justice européenne, en saisissant la Cour européenne des droits de l'Homme à Strasbourg. Celle-ci aurait alors quatorze jours pour accepter le dossier ou le refuser. En cas d'acceptation, la décision d'extradition serait suspendue, le temps que les juges de Strasbourg se prononcent, et Julian Assange resterait assigné à résidence.