Jusqu’à présent Me David Koubbi, l'avocat de Tristane Banon, refusait d’interférer dans la procédure américaine. Pourtant, mardi, il a rencontré l'avocat de Nafissatou Diallo, qui accuse Dominique Strauss-Kahn d'agression sexuelle, à New York.alors que le Figaroannonce, mercredi, que le procureur de New York, Cyrus Vance, devrait convoquer prochainement Tristane Banon pour témoigner dans le volet américain de l'affaire Strauss-Kahn, Me Koubbi affirme qu'aucune audition n'est pour l'heure programmée.
L'avocat, qui dément tout "changement stratégique", déclare : ""Non, je ne confirme pas cette convocation. Cyrus Vance n'est pas en état de le faire".
Il rencontre Nafissatou, mais refuse de livrer son dossier
Mardi, l’avocat de la romancière française, qui accuse DSK de tentative de viol, a pourtant bien rencontré à New York le défenseur de Nafissatou Diallo, l’autre victime présumée de l’ex-directeur général du FMI. Mardi, "le procureur et ses services m'ont demandé de partager avec eux les éléments du dossier Banon, ce que j'ai catégoriquement refusé", assure l'avocat.
"Je leur ai demandé qu'ils en fassent la demande à la France dans le cadre des accords de coopération judiciaire", a-t-il ajouté. "J'ai refusé de collaborer, sauf si cela m'était demandé par la justice de mon pays."
En attendant, Me Koubbi aurait rencontré à New-York la femme de chambre qui accuse DSK de tentative de viol et selon lui, le dossier de la plaignante est loin d'être vide, contrairement à ce que dit la défense de l'ancien patron du FMI.
Kenneth Thompson réclame "justice"
A la sortie d'un entretien de trois heures entre les défenseurs des deux plaignantes, mardi, Kenneth Thompson, l’avocat de la femme de chambre du Sofitel s’était contenté de réclamer "justice" pour sa cliente. "Nous voulons être sûr que la vérité finira par éclater et que Dominique Strauss-Kahn sera bien accusé d'agression sexuelle dans cette chambre du Sofitel", a-t-il dit au micro d'i-Télé.
L'avocat français n'avait, lui, fait qu'un seul commentaire. Il a trouvé improbable que toutes les charges à l'encontre de DSK puissent être abandonnées : "je trouve qu'il y a beaucoup de gens qui travaillent dans ce dossier réputé vide".
Mais cette rencontre avait lancé les spéculations aux Etats-Unis. Mercredi, certains évoquaient un rapprochement entre l’affaire américaine et le dossier français. Dans la presse américaine, une seule question : le procureur pourrait-il joindre la plainte de Tristane Banon au dossier de Nafissatou Diallo ? Selon la loi new yorkaise, le pari n’est pas gagné : la loi interdit toute référence à la réputation de l’agresseur présumé ou à son passé sans rapport immédiat avec les faits jugés. Les témoins appelés à défendre l’accusation pourraient néanmoins être interrogés sur l’affaire Banon.