"Arrêtez d'interférer dans les affaires burundaises", "un génocide n'arrivera pas" : l'arrivée des 15 ambassadeurs de l'ONU, jeudi, dans la capitale burundaise, Bujumbura, a suscité la colère de soutiens pro-gouvernementaux. La manifestation a été suivie de plusieurs incidents dans la capitale. Des explosions et des tirs ont retenti dans plusieurs quartiers et un adolescent a été tué par la police, selon des témoins et une source administrative. Ces violences meurtrières sont devenues régulières à Bujumbura depuis le début de la crise politique, en avril 2015, lorsque le président Pierre Nkurunziza a annoncé sa candidature pour un troisième mandat controversé. Il a été réélu en juillet.
Plus de 400 morts. L'opposition dénonce une violation de la Constitution et des accords de paix d'Arusha qui avaient mis fin à la longue guerre civile (1993-2006) et qui régissaient le partage du pouvoir. Une rébellion armée s'est constituée en décembre, les Forces républicaines du Burundi (Forebu). Elle a annoncé jeudi, quelques heures avant l'arrivée des diplomates onusiens, placer à sa tête le général Godefroid Niyombare, ancien chef d'état-major de l'armée burundaise, puis patron du Service national de renseignement.
Lors d'une réunion prévue vendredi, les diplomates onusiens espèrent convaincre le président Nkurunziza d'accepter le déploiement de 5.000 soldats africains dans le cadre d'une Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (Maprobu). Depuis le début des troubles, les violences ont déjà fait plus de 400 morts et contraint à l'exil plus de 200.000 personnes, selon l'ONU.