Le parlement canadien a voté vendredi une motion de censure contre le gouvernement conservateur minoritaire de Stephen Harper, imposant ainsi sa chute et des élections législatives anticipées début mai. La motion de censure, qualifiée d'"historique", car motivée par "l'outrage au parlement" reproché au gouvernement, a été appuyée par 156 voix, soit l'ensemble des députés d'opposition présents, contre 145 voix des conservateurs.
Effectivement, il s'agit d'une première dans l'histoire du parlementarisme britannique, dont le modèle est suivi au Canada, pays du Commonwealth dont la reine Elizabeth II est le chef d'Etat en titre. Pour porter cette accusation d'outrage au parlement, l'opposition avait invoqué notamment le refus du gouvernement de livrer aux députés des renseignements précis sur le coût de son programme de lutte contre la criminalité, de l'achat d'avions de chasse et d'exonérations d'impôts offertes aux entreprises.
Dès la fin de la séance, le Premier ministre sortant Stephen Harper et le chef de l'opposition libérale Michael Ignatieff ont fait des déclarations inaugurant la campagne électorale, l'un attirant l'attention sur l'économie, l'autre sur les questions éthiques et la démocratie.