Edward Snowden peut respirer. L'informaticien américain, qui a révélé les écoutes mondiales effectuées par la NSA - les Renseignements américains -, vient d'entrevoir une porte de sortie. Ou plutôt trois. Dans la nuit de vendredi à samedi, le Venezuela et le Nicaragua ont assuré qu'ils étaient disposés à accorder l'asile au jeune homme bloqué depuis 13 jours dans la zone de transit de l'aéroport de Moscou-Cheremetievo. Et samedi, le président bolivien Evo Morales a annoncé qu'il offrirait l'asile à Edward Snowden s'il le lui demande.
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"Les circonstances le permettent". Le Venezuela et le Nicaragua, deux pays engagés dans la lutte contre l'impérialisme américain, sont ravis de pouvoir faire ce pied de nez à leur imposant voisin. "Nous, nous sommes ouverts et respectueux du droit d'asile et il est clair que si les circonstances le permettent, nous recevrons Snowden avec grand plaisir et lui donnerons l'asile ici au Nicaragua", a déclaré Daniel Ortega, le président de ce petit pays hispanophone d'Amérique centrale. Nicolas Maduro, le successeur d'Hugo Chavez, a annoncé vendredi au cours d'une célébration de l'indépendance du Venezuela qu'il accordait "l'asile humanitaire au jeune Snowden pour le protéger de la persécution de l'empire le plus puissant du monde, qui s'est déchaînée sur lui".
Un signe de "protestation" pour Morales. Le président bolivien a annoncé samedi qu'il offrirait l'asile politique à l'ex-consultant américain de la NSA si celui-ci le lui demandait. "En signe de protestation, je voudrais dire aux Européens et aux Américains du nord : maintenant, nous allons accorder l'asile si cet Américain persécuté par ses compatriotes nous le demande. Nous n'avons pas peur", a assuré le président bolivien.
Six nouveaux pays sollicités. Ces annonces interviennent alors que WikiLeaks a annoncé sur son compte Twitter qu'Edward Snowden, qui avait précédemment adressé des demandes à 21 Etats, "a demandé l'asile auprès de six autres pays". Le site fondé par Julian Assange s'est refusé à divulguer pour le moment le nom des capitales sollicitées, "de crainte d'une tentative d'ingérence de la part des Etats-Unis". Il faut dire que, jusque-là, les demandes envoyées par l'informaticien n'ont jamais débouché sur un accord.
Edward #Snowden has applied to another six countries for asylum. They will not be named at this time due to attempted US interference.— WikiLeaks (@wikileaks) July 5, 2013
Ceux qui ont dit non. Barack Obama a averti qu'accorder l'asile à Snowden ne serait pas sans conséquence. Une menace suffisamment forte pour en décourager plus d'un. Depuis deux semaines, les refus s'accumulent pour le jeune homme. La France et l'Italie ont fait savoir jeudi qu'elles ne l'accueilleraient pas, emboîtant ainsi le pas à l'Allemagne, au Brésil, à la Norvège, l'Inde, la Pologne, l'Islande, l'Autriche, la Finlande, aux Pays-Bas et à l'Espagne. La veille, c'est Snowden lui-même qui renonçait à demander l'asile à la Russie après que le président Vladimir Poutine a exigé de lui qu'il cesse ses révélations qui font "du tort" aux Etats-Unis.