Le concombre espagnol est disculpé, mais le mal est fait. L'Espagne va demander un dédommagement pour le préjudice subi par son agriculture, a annoncé jeudi le chef du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero.
Après que le concombre espagnol a été mis hors de cause par des tests pratiqués en Allemagne, de nouvelles analyses en Espagne sont venues confirmées jeudi ces résultats. Il n'y a pas le "moindre indice" d'une implication de produits espagnols dans l'épidémie de diarrhée mortelle en Allemagne, a ajouté José Luis Rodriguez Zapatero.
La veille, l'Espagne avait même dit envisager une action en justice contre les autorités régionales de Hambourg, qui ont imputé aux concombres espagnols l'épidémie responsable de plusieurs morts en Allemagne.
Les autorités sanitaires de la ville-Etat ont affirmé à tort, le 26 mai, que la bactérie Escherichia coli avait contaminé des concombres importés d'Espagne. Cette bactérie a causé la mort de 19 personnes selon le dernier bilan disponible vendredi.Le lien n'a jamais pu être prouvé, avait rappelé le vice-président du gouvernement espagnol Alfredo Perez Rubalcaba. "Il n'y a jamais eu de cas de cette nature en Espagne, ce qui signifie que la bactérie n'est pas présente en Espagne", avait-t-il dit à la radio Cadena Ser.
200 millions perdus en une semaine
L'Allemagne avait reconnu dès mardi que les dernières analyses montraient que le légume incriminé ne portait pas la bactérie. En signe d'apaisement, plusieurs supermarchés allemands ont même commandé des camions de concombres et de melons espagnols.
Mais cela risque d'être insuffisant. Les agriculteurs espagnols disent avoir perdu 200 millions d'euros en une semaine et affirment que cette crise pourrait faire perdre leur emploi à 70.000 personnes, dans un pays qui a déjà le plus fort taux de chômage de l'Union européenne. Et les autorités espagnoles estiment que l'image de leur agriculture a été durablement ternie.