L'INFO. Il y a un et demi, 32 passagers, dont six Français, mouraient au cours du tragique naufrage du Costa Concordia, au large de l'Italie. Le procès du commandant du paquebot, Francesco Schettino, s'ouvre mardi au tribunal de Grosseto, en Toscane. Plus de 400 témoins et 250 parties civiles seront cités pour ce procès fleuve, prévu pour durer des mois. Francesco Schettino risque cependant de se retrouver seul sur le banc des accusés : les cinq autres mis en cause ont obtenu l'accord du parquet pour une peine négociée avec le tribunal. De l'autre côté, parmi les absents, figure également le collectif des naufragés français du Concordia. Anne Decré, victime du naufrage et présidente du collectif, dénonce au micro d'Europe 1, un simulacre de justice.
Être reconnues victimes. Mardi à l'audience, les membres du collectif des naufragés français du Concordia seront représentés par leurs avocats italiens. Ils espèrent pouvoir se constituer partie civile afin d'être ainsi reconnus en tant que "victimes" par la justice. "Rien n'est fait pour favoriser la venue des familles de victimes décédées ou des rescapés", déplore Anne Decré. " S'il n'y avait pas de procès ce serait pire que tout moralement. Mais le procès qu'il va y avoir ça va nous apporter quoi ? C'est une parodie de justice, ce n'est même pas un procès. Ça me dégoute ! ", ajoute-t-elle.
>> Anne Decré : "où sont les coupables ?" :
"C'est quoi cette mascarade ?". Anne Decré regrette que l'ensemble des coupables ne figurent pas sur le banc des accusés. "Le commandant Schettino, qu'est-ce qu'il va me dire ? Qu'il a donné l'ordre au timonier d'aller à droite ou à gauche ? Cela aurait changé quoi qu'il aille à droite ou à gauche, on allait dans le mur ou on allait dans le rocher", affirme-t-elle. "C'est un mec comme les autres qui est pété de trouille comme nous tous. On va mettre ce pauvre type en taule. Oui, il ne mérite que ça parce qu'il nous a abandonné et il nous a lâchés", assène la présidente du collectif et naufragée du paquebot. "Mais à qui la faute, où sont les coupables ? L’État italien n'est pas inquiété, Costa a acheté son procès pour un million d'euros", déplore-t-elle. "Sur les six inculpés, cinq vont avoir à priori du sursis sans procès pénal : cela s'appelle des peines négociées. Alors c'est quoi cette mascarade ?", demande-t-elle.
Dès mardi, le procès pourrait en tout cas être reporté au 17 juillet. Une grève nationale est en effet actuellement observée par les avocats italiens.