Ces nouvelles déclarations accablent un peu plus le capitaine du Costa Concordia, le géant des mers qui a fait naufrage le 13 janvier à quelques dizaines de mètres de l'île toscane du Giglio. Selon Marco Brusco, haut responsable de la sécurité maritime, Francesco Schettino a perdu "une heure précieuse" dans l'organisation de l'évacuation.
"Les canots de sauvetage auraient pu être libérés dans le calme, les gens auraient pu être rassurés. Au lieu de cela, la première heure a été perdue, l'équipage travaillait dans le stress", a-t-il notamment fustigé.
"Si vous considérez qu'il y avait 4.200 personnes à bord, vous pouvez dire que les opérations se sont bien déroulées, mais si le capitaine n'avait pas perdu une heure précieuse, ça aurait pu bien se passer", a ajouté Marco Brusco lors d'une audition devant une commission du Sénat.
Plusieurs vidéos amateurs montrent les premiers messages diffusés par la capitainerie aux passagers. Après le choc avec le rocher, Francesco Schettino cache à tout le monde l'ampleur des dégâts. "C'est une coupure de courant, nous travaillons pour la réparer", explique aux passagers le capitaine.
"C'est une coupure de courant" :
Mais sentant sérieusement le navire pencher, certains passagers appellent les autorités à terre… qui contactent le capitaine à bord. Ce dernier niera encore l'évidence, avant que son équipage, devant son indécision durant de (trop) longues minutes, décide de lancer les opérations d'évacuation sans en avoir reçu l'ordre.
Des scènes "dignes du Titanic"
Là encore, l'organisation est déplorable. Des témoins évoquent des scènes de chaos "dignes du Titanic". Certains passagers, qui tentent de monter sur des canots de sauvetage, tombent à l'eau. Parmi eux, une septuagénaire, qui décède d'hydrocution.
Une évacuation houleuse :
Ce que l'on sait du naufrage du Concordia en 2...Une journaliste présente à bord relève de nombreuses erreurs techniques : le pilote de son canot a dû être remplacé, des gilets de sauvetage n'ont pas fonctionné, ainsi que des lumières d'urgence.
Pendant ce temps, Francesco Schettino est déjà en chemin vers la terre ferme. "Il a quitté le navire et il y a eu des ordres contradictoires", a commenté Marco Brusco. Alors qu'il se trouve sur un canot de sauvetage, il se fait violemment invectiver par le commandant de la capitainerie du port de Livourne. Il reçoit l'ordre de retourner sur le navire pour diriger l'évacuation.
Le capitaine du Costa Concordia ne s'exécute pas. Selon différents témoignages, il se serait réfugié sur un rocher aux alentours de minuit. Soit six heures avant la fin des opérations de sauvetage. 16 personnes sont mortes dans cet accident rare, et autant de personnes sont portées disparues.