Le Concordia Costa était-il en train d’effectuer une manœuvre dangereuse au moment de son naufrage ? La question se pose alors que, selon plusieurs témoignages, la tradition voulait que certains paquebots frôlent les côtes de l’île pour saluer les 800 habitants du Giglio.
Baptisée l’inchino, ou révérence, la manœuvre consiste pour les navires à passer tout près des côtes, toutes lumières allumées et à grand renfort de sirènes. "Pour les capitaines, c’est un moyen de saluer les leurs, car beaucoup de marins habitent sur l'île", confie une habitante.
Une attraction pour les touristes et les habitants
Ce défilé est devenu une attraction pour les touristes et pour les habitants. Le maire a même écrit l'année dernière une lettre à Costa Croisières pour les remercier de cette parade.
Il nuance néanmoins aujourd'hui cette "tradition", précisant que ce n'est arrivé qu'une fois. Selon le maire du Giglio, les venues de bateaux étaient très encadrées. "Je ne comprends pas ce qu'il s'est passé, comment cette tragédie a pu arriver", confie-t-il. "Habituellement, nous prévoyons avec Costa une journée où son paquebot peut venir dans notre port. Mais, nous programmons ces visites et nous calculons les distances de sécurité par rapport à la côte", certifie l’édile.
Le maire accuse aujourd'hui le capitaine du paquebot. Il ne croit pas à sa version du rocher absent des cartes et demande à Costa Croisières d'assumer. Une fois les recherches terminées, il entend bien demander à l’armateur de faire place nette en retirant l’épave au plus vite.
Une manoeuvre pour remercier un membre d'équipage ?
De son côté, le journal italien le Corriere della Sera avance une autre explication pour expliquer la manoeuvre entreprise par le paquebot. Le commandant aurait voulu faire plaisir au responsable des serveurs originaire de l’île italienne du Giglio en passant près de ses côtes. Il se serait adressé à lui peu avant l’accident en le faisant appeler sur le pont. Par ce geste, il aurait souhaité le remercier de ne pas avoir pris ses congés la semaine précédente, faute de remplaçant.