Depuis lundi, des hackers saoudiens et israéliens se livrent à une cyberguerre. L'offensive a été lancée en début de semaine par des internautes pro-Arabes. Le groupe de hackers de l'"équipe des Forces de Défense Israéliennes" n'a pas tardé à réagir.
Europe1.fr résume les enjeux de ces rivalités entre Israéliens et Arabes.
>> Acte 1 : la bourse de Tel Aviv attaquée. Tout a commencé la semaine dernière. Des hackers saoudiens ont diffusé des milliers de coordonnés de cartes de crédit appartenant à des Israéliens. Le pirate, surnommé OxOmar, avait annoncé la publication de 200 cartes de crédits israéliennes et menacé d'en publier d'autres dans les prochains jours.
Pour permettre une amplification de leur mouvement, les informaticiens avaient d'ailleurs appelé les hackers arabes et musulmans à se joindre à leur campagne de cyberattaque. Un porte-parole du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, Sami Abou Zouhri, a donc encouragé cette "nouvelle forme de résistance arabe et islamique contre l'occupation israélienne". Un appel entendu.
Lundi, les hackers pro-Arabes sont donc montés d'un cran en s'attaquant à des sites de la bourse de Tel Aviv et de la compagnie aérienne El Al. Les sites ont été inaccessible pendant plusieurs heures. En Azerbaïdjan, un pays musulman qui entretient de bonnes relations avec Israël, les sites des ministères de l'Intérieur et des Communications, du parti au pouvoir et de la Cour constitutionnelle ont également été la cible par des cyberattaques anti-israéliennes.
>> Acte 2 : Israël riposte. Un groupe de hackers se présentant comme "l'équipe des Forces de Défense Israéliennes" a orchestré la fermeture des sites des bourses d'Arabie saoudite et des Émirats Arabes Unis.
"Puisque de minables hackers saoudiens ont décidé de s'infiltrer dans des sites israéliens appartenant à des banques et à El Al, nous nous sommes introduits dans le site de la bourse saoudienne", a revendiqué le groupe de pirates informatiques baptisé "IDF Team", cité par le site Ynet. Mais, l'un des directeurs de la bourse d'Abou Dhabi a nié mercredi cette attaque et attribué la fermeture de son site à des opérations de maintenance.
"Ce n'est qu'un début", ont prévenu les hackers israéliens cités par le quotidien israélien, Yedioth Ahronoth. "Si vous continuez à nous attaquer, nous passerons à la phase suivante et paralyserons votre économie", ont-ils poursuivi. Les pirates ont également diffusé une liste de cibles potentielles, dont des banques, des ministères et des compagnies aériennes d'Arabie saoudite.
Au passage, le hacker "Hannibal Lecter" a révélé "la véritable identité d'0xOmar" qui serait originaire du Tadjikistan et localisé en Iran, et non en Arabie Saoudite. Des particuliers israéliens ont eux aussi riposté, notamment en publiant les mots de passe de milliers de comptes Facebook appartenant à des musulmans.
Les hackers israéliens disposeraient en effet d'informations confidentielles concernant plusieurs milliers de ressortissants saoudiens, comme le numéro de leurs cartes de crédits, leurs noms, leurs adresses de messageries et leurs mots de passe. De son côté, le vice-ministre israélien des Affaires étrangères, Dany Ayalon, a qualifié les attaques saoudiennes de "terrorisme" et menacé à de nouvelles ripostes dans le cyberespace.
>> Acte 3 : un ministre contre la riposte des hackers de son pays. A contre courant de certaines déclarations politiques, un ministre israélien s'est opposé au piratage des sites saoudiens. "Il ne faut pas donner l'impression que des Israéliens se livrent à des attaques contre des sites de pays arabes. Il ne faut pas encourager ce genre de pratique", a estimé le ministre israélien chargé des services de renseignements à la radio publique.
Dan Meridor est le premier membre du gouvernement israélien à condamner publiquement les cyberattaques lancées par des hackers israéliens. "Il n'existe aucune preuve que ces hackers sont effectivement saoudiens", a-t-il précisé en soulignant que c'est à l'Etat de protéger les systèmes informatiques israéliens.