Nafissatou Diallo, la femme de chambre du Sofitel qui accuse Dominique Strauss-Kahn de tentative de viol à New York en mai, a engagé lundi une action au civil contre l’ex-patron du FMI. En jeu : obtenir des dommages et intérêts après "l'agression sadique" qu'elle dit avoir subie.
"Agression violente et sadique"
La plainte, longue de 17 pages, fait référence à une "agression violente et sadique" le 14 mai dernier. La plainte accuse Dominique Strauss-Kahn "d'agression sexuelle, coups, séquestration" et d'avoir "infligé volontairement une détresse émotionnelle à Mme Diallo (...) alors qu'elle tentait de faire son travail de femme de chambre". L'agression, poursuit la plainte, était "intentionnelle, brutale et violente, ce qui a conduit à humilier, rabaisser et violer (la) dignité (de Mme Diallo) en tant que femme".
Les blessures émotionnelles et mentales qui ont suivi ont été telles "qu'elle pourrait ne jamais s'en remettre", dit encore le document. Le document ne fait référence à aucun montant particulier de dommages et intérêts mais évoque "le versement de réparations d'un montant à déterminer lors du procès".
Les avocats de Dominique Strauss-Kahn ont sèchement réagi lundi au dépôt de cette plainte, estimant qu'elle voulait juste se "faire de l'argent". William Taylor et Benjamin Brafman ont assuré dans un communiqué qu'ils allaient combattre "vigoureusement" cette plainte.
Civil, pénal : deux procédures différentes
L’hypothèse de cette plainte au civil est évoquée depuis plusieurs semaines, notamment depuis que la perspective d’un possible non-lieu dans la procédure pénale se précise. "En cas de non-lieu, il y aura des poursuites au civil", avait prévenu fin juillet Kenneth Thompson, l'avocat de Nafissatou Diallo.
A la différence de la France où les actions civiles et pénales vont de pair, aux Etats-Unis, les deux procédures sont distinctes. Dans celle au civil, la charge de la preuve est moins écrasante. "DSK a beaucoup plus de chances d'être acquitté au pénal que de s'en sortir sans condamnation pécuniaire au civil. Il paraît peu probable qu'il ressorte indemne d'un procès civil", avait pronostiqué Pierre Hourcade, avocat aux barreaux de Paris, New York et de Californie joint par Europe1.fr.