La contestation des jeunes Espagnols se sera finalement bien traduite dans les urnes. Dimanche, les municipales s’annonçaient difficiles pour les socialistes espagnols au pouvoir, malmenés par un mouvement spontané né à Madrid sur la Puerta des Sol en début de semaine. Et elles le furent. Selon des résultats encore provisoire, l’opposition conservatrice du Parti populaire (PP) a remporté 36,25 % des voix contre 27,98 % aux socialistes. Au précédent scrutin municipal en 2007, le parti socialiste (PSOE), avait déjà perdu, mais de justesse, face au PP, avec 34,9% des voix, contre 35,6% pour le PP.
Le parti du chef du gouvernement Jose luis Zapatero et ses branches locales ont notamment subi une défaite historique à Barcelone, qu’il dirigeait depuis 32 ans et les premières élections de l’après-Franco. Le Parti socialiste catalan (PSC) obtiendrait 10 à 12 voix selon un sondage, contre 14 dans le Conseil municipal sortant, où il gouvernait en minorité. Les nationalistes conservateurs de Convergencia i Unio (CiU) gagnent entre 14 et 16 sièges sur les 41 que compte le Conseil municipal, sans toutefois atteindre la majorité absolue de 21 conseillers. Aux dernières municipales en 2007, CiU avaient obtenu 12 sièges.
Saint-Sébastien perdue
A Saint-Sébastien, l’une des trois grandes villes du Pays Basque, la nouvelle alliance indépendantiste basque Bildu, autorisée de justesse par la justice espagnole, est arrivée en tête dimanche. Bildu remporterait huit à dix sièges, contre six à sept sièges pour les socialistes -qui gouvernaient jusqu'à présent-, cinq à six sièges pour les conservateurs du Parti populaire (PP) et quatre à cinq sièges pour les nationalistes de centre-droit du PNV, d'après ce sondage de l'institut Ipsos pour la télévision régionale Eitb.
A Madrid, le PP est en passe de conserver la mairie, avec une majorité absolue de 32 à 33 sièges, contre 13 à 15 pour le PSOE. Madrid, où les manifestants qui ont pris possession de la place de la Puerta del Sol au début de la semaine pour protester contre les retombées de la crise économique, ont décidé de poursuivre cette occupation "jusqu'à dimanche prochain au moins".