Pour Clayton Lockett et Charles Warner, l’heure est à l’attente. Ces deux détenus ont vu la date de leur exécution reportée faute de produit anesthésiant pour les injections létales. Prévues les 20 et 27 mars en Oklahoma, dans le sud des Etats-Unis, elles ont été reportées par décision de justice mardi.
Une polémique sur la procédure d’exécution. Une Cour d'appel de l'Oklahoma a ordonné que l'exécution de Clayton Lockett, prévue jeudi, soit reportée au 22 avril, selon le document judiciaire. Cet homme a été condamné à mort en 2000 pour le viol et le meurtre d'une femme. De même, la mort par injection de Charles Warner a été reprogrammée au 29 avril. Il a, quant à lui, été condamné en 1997 pour le viol et le meurtre d'une fillette de 11 mois.
Dans l'intervalle, les autorités pénitentiaires de l'Oklahoma, au centre d'une controverse sur l'approvisionnement en barbituriques utilisés pour les injections intraveineuses mortelles, espèrent changer de procédure d'exécution.
Le choix de la chaise électrique. La chaise électrique est disponible dans cet Etat si le condamné en fait le choix ou si l'injection létale est jugée inconstitutionnelle. Les autorités peuvent aussi tenter d'obtenir un barbiturique auprès de fabricants non homologués.
Clayton Lockett et Charles Warner avaient saisi cette cour d'appel arguant de leurs droits constitutionnels à connaître l'origine et la composition des produits, afin d'être certains qu'ils ne leur feront pas subir des souffrances inhumaines.
Une rupture de stock. Dans sa décision, la cour d'appel a retenu, qu'en date du 17 mars, l'Oklahoma a "révélé se trouver dépourvu des produits nécessaires pour rendre la sentence de mort des plaignants".
"Il reste du pentobarbital en toutes petites quantités" et "le bromure de vécuronium est maintenant difficile, sinon impossible, à obtenir, même pour les hôpitaux et les professions médicales", écrit le ministre de la Justice de l'Oklahoma, cité par la Cour.
L’Europe ne veut plus fournir les produits. En effet, depuis le refus des fabricants européens de fournir l'anesthésiant le plus courant (pentobarbital) pour des exécutions humaines, plusieurs États américains se trouvent confrontés à une pénurie de barbituriques et bataillent pour trouver une solution de repli, ce qui donne lieu à une multiplication des recours judiciaires.
"L'Etat a déclaré avoir exploré "toutes les options possibles pour obtenir les produits nécessaires aux exécutions" mais ses efforts "herculéens" ont jusqu'ici échoué", ajoute la Cour, en rendant sa décision.
Des exécutions en suspens. L'avocate de Charles Warner, Madeline Cohen, s'est dite "soulagée" du report des deux exécutions, en espérant qu'"aucune autre n'ait lieu, le temps que nous puissions obtenir une information complète sur la manière dont l'Oklahoma compte conduire ces exécutions". Le droit ou non de l'Oklahoma de maintenir le voile du secret sur la procédure doit faire l'objet d'une prochaine audience.
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